A sa constitution, des défauts congénitaux d’hydrocéphalie et des malformations constatées à maints endroits de ses membres inférieurs et supérieurs. Et le brasier de la critique de s’enflammer à son sujet. Et le viatique politique qui a mis les pieds d’Alpha Condé à l’étrier, de s’agiter, de faire la moue, et de marquer sa désapprobation. Le feu couve encore sous la cendre fumante d’une hargne incoercible d’en découdre. Mais, en attendant de savoir comment le ‘’roublard’’ Alpha Condé s’y prendra-t-il, en attendant de savoir comment il réussira à éteindre l’incendie qui est parti pour consumer sa case tenant de boue et de crachat, en attendant de savoir comment il se sortira d’épaisseur, comment il calmera cette fronde intérieure, son gouvernement, doit se débrouiller comme il peut, pour agir vite et bien, pour faire face, d’une part, à la poussée syndicaliste, et d’autre part, à l’impératif de sauver le secteur privé guinéen d’une mort lente et insidieuse qui le consume. Oui, c’est une tâche ingrate dans ce sens qu’elle sera réparatrice des balancements et des errements d’une gouvernance qui n’aura permis aucune vraie rupture notamment dans la moralisation de la vie économique. On le sait, on ne le dira jamais assez, en l’espèce, le premier mandat d’Alpha Condé, a été, il faut le dire, à mille lieux d’une gestion modèle. Mais plutôt un bric-à-brac, un charivari de déperditions fiscales, de prévarications, de délinquances économiques avérées, mais aussi et surtout de contrats de gré à gré passés avec à la clé des lettres de garantie à la limite suicidaires et des marchés tronqués et truqués. Au bout du rouleau, un déficit budgétaire abyssal, des clignotants économiques dans le rouge vif. Voici ce dont hérite Mamady Youla et son équipe. A charge pour eux d’aller puiser au tréfonds de leur science et de leur génie pour inverser la tendance et éviter une ébullition sur le front social et économique. Mais comment s’y atteler, comment y parvenir avec une classe prolétaire et une plèbe, qui montrent des signes d’impatience et qui déjà croulaient sous le poids d’une vie suffisamment chère, qui se voient comme en voie d’être conduites à l’asphyxie avec en prévision une hausse de la TVA, de nouvelles impositions touchant divers produits, au point de n’épargner même ceux de grande consommation, la farine et l’huile, pour ne citer que ceux-là. Pour échapper à cet étouffoir, la classe ouvrière ne demande ni plus ni moins qu’une baisse conséquente du prix des produits pétroliers, à hauteur d’une chute vertigineuse de celui des plattes qui progressivement sont réduits à leur plus pauvre expression, sur le marché international, toisant la barre des 25 dollars le baril. La classe ouvrière, la société civile et l’opposition politique, qui font chorus sur la question, n’entendent aucunement reculer d’un iota. Le gouvernement Youla, préoccupé par comment combler les trous d’air béants dans son budget de famine pour l’Etat lui-même, est comme tenté d’user d’entourloupette pour s’en esbigner. Ce qui sera une pilule trop amère qui ne passera point à la gorge et fera monter le thermomètre, à coup sûr. Et comme si cela ne suffisait pas, la preuve par neuf que l’équipe Youla est comme cernée de feux de part en part, il y a la gronde des universités privées, qui couve. Faute de paiements perçus depuis de longs moments, celles-ci menacent de mettre la clé sous le paillasson et ainsi déverser dans la rue plus de quarante mille jeunes pousses, qui, à coup sûr, se feront entendre à leur tour. Il en est de même de quantité de PME locales, qui piquent du nez, pressées par les banques primaires et croulant sous le poids des dettes. Là-aussi, la faute à un Etat mauvais payeur, la faute à un Etat décidé d’étrangler, d’étouffer son secteur privé, un Etat décidé de tuer l’économie, l’emploi, la production, bref un Etat voyou…Mais en attendant, lui-même risque d’être emporté, balayé par le tsunami du feu roulant des pressions sociales, syndicales et politiques. Tout un cocktail Molotov, prêt à exploser !