Pour un pays dont le taux chômage reste important, vouloir contraindre tous ceux qui vivent au jour le jour de rester cloué à la maison, n’est de nature à réduire sensiblement la pauvreté. Au moment où des parents d’élevés sont sommés de payer les frais de scolarité de leurs enfants pour le compte du second trimestre, le mouvement syndical décide de faire la sourde oreille. Ni l’appel lancé par le clergé, ni celui de l’Oulema n’est parvenu à fléchir la position des forces en présence.
L’inconnu dans ce clair-obscur est l’attitude que vont adopter les jeunes qui continuent d’être utilisés pour les besoins de la cause. A ce stade, les politiques et autres marchands de lune gagneraient à se montrer responsables. La vie des enfants d’autrui ne valent pas moins que celle de la vôtre. Par le passé, trop de sang a giclé dans la difficile marche sur le chantier de la démocratisation. Mais en fin de compte, à l’occasion du partage du gâteau, c’est juste une seconde de…silence qui vient sécher les larmes des familles éplorées.
Il va falloir réfléchir par deux fois avant de jeter tout son dévolu sur le ‘’bras armé’’ des mouvements de revendications. Il est de notre responsabilité de prendre la mesure des choses afin d’éviter à la Guinée de faire un autre saut dans l’inconnu.
A l’impossible nul n’est tenu, dit l’adage. Mais savoir lâcher du lest est aussi sage que de faire prévaloir l’argument de la force. Comme qui dirait, la paix ce n’est pas un mot, mais un comportement. D’autres encore le chantent en longueur de chanson. Quand on a plus de cartouches dans son escarcelle, la sagesse voudrait de mettre en avant les vertus d’un dialogue inclusif.
Il n’est pas superflu de s’interroger sur l’opportunité la grève dans un contexte de plus en plus marqué par la baisse drastique des cours mondiaux des matières première. Le pays a-t-il besoin de vivre d’autres situations préjudiciable à son décollage économique par les temps de crise qui n’épargne aucune région du monde.
Soyons à l’écoute des conditions de vie des populations guinéennes qui souffrent le martyr de vivre dans une situation économique sans cesse décevante. A chaque fois, des promesses de lendemains meilleurs sont relégué aux calendes grecques. Communiquez mieux mesdames et messieurs les dirigeants pour ne plus laisser s’exprimer les frustrations et autres ressentiments.
Le plus difficile dans l’art du dialogue, ce n’est pas de parler, c’est d’apprendre à écouter. Comme nous l’enseigne Jean-Marie Petitclerc, prêtre, polytechnicien, éducateur, expert des questions d’éducation dans les zones sensibles, et écrivain.
Et dans le contexte guinéen, c’est dans des communiqués laconiques qu’on prétend résoudre les équations économiques et sociales par un coup de baguette magique. A juste titre, Albert Camus disait : « Nous sommes lucides. Nous avons remplacé le dialogue par le communiqué.»
Une voix à peine audible laisse planer trois choses : le doute, la confusion et la cacophonie. Chacun doit pouvoir s’exprimer et agir en responsable.
A bon négociateur… salut !
Mohamed J. M Morgan