Ces femmes sont toujours les dernières à se coucher et les premières à se lever chez elles. Elles sont prêtes à courir par ci et par là chaque jour et à tout moment pour joindre les deux bouts afin que leurs enfants ne manquent de rien ou au moins pouvoir les scolariser et combler leur nourriture.
Fatoumata Sylla est l’une de ces femmes. Elle témoigne: « moi, j’ai perdu mon mari il y a 5 ans. Il est parti en me laissant six (6) enfants. Et depuis sa mort, je m’occupe seul de mes enfants car il n’y a personne pour me porter main forte. Alors, je me suis débrouillée pour trouver une place au marché de Kaporo. Heureusement, je n’habite pas loin mais franchement la vie n’est pas rose pour moi. J’ai six personnes à nourrir et à scolariser. Tous mes enfants étaient à l’école mais après le décès de mon mari, j’ai été obligé de faire sortir mes plus grands enfants à l’école car je ne pouvais pas encore payer et acheter chaque année les fournitures scolaires pour eux.
Et puisque je reste souvent au marché jusqu’au soir, il fallait quelqu’un pour faire la cuisine alors c’était une bonne idée que ma fille ainée s’occupe de ça pour moi. Je me lève chaque matin après la prière de l’aube pour aller acheter les condiments et poissons que je dois étaler à Matoto. Je me lève à sept heures pour être parmi les premières personnes qui seront servies et pour être à 7 heures au marché car la plupart des femmes achètent leurs condiments le matin pour cuisiner, et je ne rentre qu’à 18 heures le soir parfois 18 heures passées.
Et une fois à la maison encore, j’ai toujours des choses à régler soit mes comptes de la journée ou faire fumer les poissons que je vais vendre le lendemain. Je dois aussi m’occuper de mes petits-enfants jusqu’à ce qu’ils dorment. Alors, je ne trouve le sommeil que tard la nuit ».
Il y’en a d’autres qui ont toujours de maris mais qui n’ont aucun emploi. C’est le cas de Mariam Bah:
« Mon mari vit encore mais je suis celle qui fait tout à la maison car il y a bien longtemps que le père de mes enfants est au chômage. J’avoue qu’il n’est pas facile de gérer seule une famille sans l’aide de notre conjoint. C’est à peine que j’arrive à m’en sortir. Je prie le bon Dieu de nous venir en aide ».
« Les administrateurs du marché aussi ne manquent pas d’occasion pour nous soutirer de l’argent, dit-elle. De toutes ces difficultés s’ajoutent les taxes à payer chaque matin l’impôt et le loyer de la place chaque fin de moi. Sans parler des dangers auxquels notre santé est exposée. Nous savons tous que les marchés sont toujours confrontés aux problèmes d’insalubrité, il y a nulle part ou jette des ordures.
Parfois on peut trouver une montagne d’ordure et de l’eau stagnante un peu partout dans le marché ».
Cette femme n’est pas la seule. Il y en a plusieurs d’autres qui sont exposées aux mêmes problèmes et pire pour certaines. Mais puisque la femme est, a été et sera toujours un être brave et battante pour le bien-être de sa famille, elles arriveront toujours à s’en sortir et cela quelles que soient les situations. Alors, il faut respecter les mamans.
Oumey Baldé