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Préparatifs de la fête du Ramadan: les Guinéens partagés entre pauvreté et cherté !

MADINAA quelques jours de la célébration de l’Aid El Fitr ou fête de Ramadan en Guinée, l’heure est aux préparatifs dans tous les ménages, malgré la hausse vertigineuse  des prix des habits dans tous les marchés, chacun se bat pour pouvoir passer cette fête.

De coutume, en Guinée, la fête du Ramadan est synonyme de  grosse dépenses notamment dans l’achat des belles tenues de fête, des chaussures et la préparation des repas délicieux. Pour vivre l’effervescence de cette fête, il suffit seulement de faire un tour dans les différents marchés, ateliers de coutures  et salons de beauté ou bien rendre visite à une famille musulmane voire parfois des autres confessions qui ne veulent pas se faire compter l’événement.

A moins d’une semaine de la célébration de l’Aid El Fitr, nous avons pris le courage de faire un tour dans le plus grand marché de la Capitale de Conakry, Madina. Bousculades et poussées pour se frayer le moindre passage, des cris  confondus des vendeurs parfois vendeurs  d’habits,  des chaussures et autres articles de décoration n’ont pas manqué au rendez-vous.

Bien que motivés mais les Conakry kas vivent en majorité, dans leur chair les angoisses de la flambée des prix des produits de première nécessité et produits de décorations.

Habitués des faits, les commerçants  profité de la forte demande pour doubler voire tripler les prix à leur guise. « La situation est telle qu’on ne peut plus habiller tout le monde dans la famille. Vous imaginez, le complet d’un enfant de 7 ans, on me demande  50.000GNF et ma fille de 17 ans, que je voulais honorer par qu’elle a été classée 2e , pour le passage en 10e année, on me dit pour un Bazin Bamako, 700.000 à 800.000 GNF.  Pour les chaussures, franchement, je n’ai pas eu le courage de demander », confie Alia CAMARA, un père de famille déçu.

 Un autre problème est celui de l’alimentation, beaucoup sont parmi les gens qui s’interrogent sur ce qu’il faut mettre dans marmite. La viande, selon les acteurs évoluant dans le secteur, doit être vendue le kilo à 30.000GNF mais, c’est le contraire qui se trouve dans les boucheries de Conakry.

« Le kilo se négocie entre 33.000 et 34.000 GNF. Le jour de la fête, c’est fort probable que ça soit 36.000GNF ou plus. D’ailleurs, j’ai décidé carrément de supprimer les habits de fête pour la famille. La priorité, c’est ce que nous allons manger le jour de la fête », disait un père de famille trop aculé.

Au niveau des salons de coiffure et des ateliers de coutures, qui sont habituellement bondés de clients, cette année, la clientèle se fait très rare. Des citoyens interrogés, préfèrent fêter avec les anciens accoutrements. Crise économique oblige.

Djenab BALDE est responsable du salon ‘’Passi- coiffure. « Contrairement aux années passées, nous ne sommes pas fréquentés. Pour la fête qui arrive, les clientes ne sont pas nombreuses. Elles viennent rarement et le peu qu’on reçoit ne cesse de discuter les prix. Dans le souci de les satisfaire, et par manque de clientèle, nous sommes obligés de les accepter. Je pensais comme  le courant est stable, mon chiffre d’affaire allait augmenter vraiment mais, trop de clients qui pleurent », a-t-elle fait savoir.

Maître  Marco  est couturier au marché Dixinn, il  affirme que depuis qu’il a commencé ce métier, il n’avait  pas vu encore de précarité à l’annonce d’une fête. « Cela va s’en dire que ça ne va pas. Les gens n’ont pas d’argent. C’est vrai, il n’y a pas de problème d’électricité mais si les clients en manque d’argent, quoi faire ?

 Je fais la  broderie. J’ai l’habitude d’allumer le groupe qui consomme de l’essence mais tout ça est devenu un souvenir. Dans les années 2011, 2012 et 2013, mes clients venaient de Fria et Boké. Aujourd’hui, la fermeture de l’usine Fria et la crise sanitaire qui a traversé le pays ont fini par appauvrir  les citoyens de ces localités. Vous savez, tu ne peux pas garder un plat de riz pendant  un mois  mais, tu peux porter un habit jusqu’à trois ans voire plus par certain. Ce qui fait que si les gens ne trouvent pas d’autres moyens pour se procurer de nouveaux habits, ils peuvent porter les anciens », a-t-il estimé.

La spéculation sur les prix et la flambée vertigineuse qui en résulte, vont sans nul doute freiner l’ardeur de certains, quand d’autres  visent le grand profil.

 Mouctar   DIALLO

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