1 – Luis Figo, du FC Barcelone au Real Madrid en 2000
En novembre 2002, cela fait déjà deux saisons que Luis Figo a quitté le FC Barcelone pour le rival, le Real Madrid. Pourtant, les supporters catalans n’ont toujours pas digéré ce qu’ils considèrent comme une trahison. En plus des «traditionnels» jets de bouteilles, de canettes ou de briquets, les fans barcelonais ont réussi à introduire une tête de cochon dans les tribunes du Camp Nou afin de signifier leur mécontentement. Ils provoqueront même l’interruption de la rencontre. Figo, qui participe à son premier Clasico sous le maillot madrilène, doit également être protégé par une dizaine de policiers casqués lors qu’il tire les corners. «Non, je n’ai pas été surpris et je n’avais pas peur, confie-t-il à France Football à l’issue de la rencontre. Je savais qu’ils agiraient comme ça. Non, je n’en ai pas rajouté, j’ai fait mon boulot. J’ai tiré les corners parce que c’est une tâche qui m’incombe habituellement et, pour le reste, j’ai joué comme je le fais toujours.»
2 – Fabrice Fiorèse du PSG à l’OM en 2004
«C’est une situation que je n’aurais jamais imaginée, surtout de la part de Fabrice Fiorèse. Cette nuit quand je suis rentré chez moi à 1 heure, je vous le dis franchement, j’ai vomi.» Cette diatribe de Vahid Halilhodzic, dans Le Parisien, concernant le départ de Fabrice Fiorèse pour l’OM en août 2004, dans les dernières heures du mercato, est restée célèbre. Selon «coach Vahid», le joueur «a pris le club en otage» car le PSG n’a pas eu le temps d’anticiper et de recruter un autre joueur pour remplacer Fiorèse. Les supporters, eux, s’acharnent sur l’attaquant lors de son retour au Parc des Princes avec l’OM, trois mois après ce transfert. Banderoles hostiles (« Fiorèse, tu simules aussi avec Déhu ? »), sifflets, jets de projectiles… rien ne lui est épargné. Sylvain Armand reçoit même un carton rouge pour un tacle par derrière sur l’attaquant. Un véritable calvaire.
3 – Carlos Tevez, de Manchester United à Manchester City en 2009
Mécontant du sort que lui réserve sir Alex Ferguson, Carlos Tevez quitte Manchester United en 2009. « L’Apache » ne part pas bien loin puisqu’il s’engage avec le rival, Manchester City, dont il deviendra même le capitaine. Si les supporters de United ont du mal à encaisser la trahison, ils se consoleront rapidement. Moins de deux ans après avoir rejoint City, Tevez part au clash avec son entraîneur Roberto Mancini. L’Argentin réussit alors l’exploit d’unifier les fans des deux camps contre lui : un camion-benne sera mis à disposition de ceux souhaitant jeter leur maillot floqué du nom de Tevez.
4 – Mo Johnston de Celtic à Glasgow en 1989
Mo Johnston s’attendait-il a un tel déferlement de haine quand il a signé au Glasgow Rangers en 1989 alors qu’il avait évolué sous le maillot de l’ennemi juré, le Celtic entre 1984 et 1987 ? Froidement (c’est un euphémisme) accueilli chez les Rangers, Johnston va subir un traitement impitoyable de la part de supporters du Celtic. Certains iront même jusqu’à le menacer de mort, obligeant le joueur à engager des gardes du corps. Un cocktail molotov jeté dans le jardin de sa luxueuse propriété provoquera même un début d’incendie. «Johnston s’est fait pas mal d’ennemis quand il a signé pour les Rangers, et quelques supporters avaient prévenu qu’ils lui rendraient la vie difficile», commente le porte-parole de la police locale à la suite de cet incident. Un tee-shirt «We hate Maurice Johnston Celtic Supporters Club» (Nous haïssons Maurice Johnston CSC) devient à l’époque le must-have chez les supporters du Celtic.
5 – Mario Götze du Borussia Dortmund au Bayern Munich en 2013
Son retour sous les couleurs du Bayern Munich au Signal Iduna Park, où il avait offert tant de bonheur aux supporters du Borussia Dortmund, a été accompagné d’une bronca qui est restée dans les annales de la Bundesliga. Quand il a quitté Dortmund pour le Bayern en 2013, Mario Götze, qui n’a alors que 21 ans, a brisé le cœur de supporters. Leur ancienne idole est alors impardonnable. Les supporters n’hésitent pas à le faire savoir avec des banderoles («La soif de l’argent montre combien tu as vraiment du cœur. Casse-toi Götze»). Même ses coéquipiers s’y mettent à l’instar de Mats Hummels : «Je n’ai toujours pas compris les raisons du départ de Mario. Sportivement, il n’y avait aucun argument qui le poussait à partir», lâche-t-il.
Une synthèse de Mouctar Diallo