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Les confidences d’un forgeron

YEROAmadou yéro  Diallo, les 52 ans révolus est un forgeron natif de Moloko à Noussi dans la préfecture de Labé. Après une déscolarisation prématurée pour des raisons économiques, Yéro débarque en Sierra Léone pour apprendre un métier. «  Je me suis limité en  sixième année où on nous enseignais en langue nationale. Faute de moyens, j’ai opté pour l’aventure en 1990.Vous savez pendant le régime de Sekou Touré, on demandait aux élèves d’écrire et  lire en langue nationale et à chacun de faire représenter quelque chose  qui vient de sa tête . J’avais déjà l’esprit de création et d’imitation dès le primaire », a-t-il rappelé.

Abordant toujours les atouts qui ont facilité son apprentissage, Yéro confie  que son insertion dans le métier de fabrication des fourneaux pour la cuisine n’a pas été difficile. « Trois ans m’ont suffit pour apprendre  et maitrise ce métier. J’ai commencé par apprendre comment faire les seaux, des bassines et en suite les fourneaux. Aujourd’hui, après 30 ans d’expériences, j’ai deux ateliers avec des apprentis chacun. Un en Sierra Léone et un  autre dans ma Guinée natale où il évolue actuellement », savoure-t-il.

En plus, Yéro note que grâce à ce métier, il a reçu à construire  des maisons en Sierra Léone et en Guinée et de se marier à deux femmes et avoir 11 enfants qui sont tous scolarisés.

Revenant sur sa matière première, Yéro fait savoir que le matériel qui rentre dans la confection de  ses fourneaux sont entre autres les veilles feuilles de tôles de maisons, des fers des véhicules usés bref toutes feuilles métalliques résistantes et maniables. Et, de l’argile extrait dans la mer qui sera travaillé dans un four construit pour la cause. « Nous confectionnons deux modèles de fourneaux: les fourneaux  disposant des fours et des fourneaux confectionnés à partir des tôles simples. Par jour, on peut produire 30 fourneaux », explique-t-il.

Pour les modèles, notre forgeron a fait savoir qu’aujourd’hui, il se base beaucoup plus sur la fabrication des fourneaux que les autres outils. Pour dit-il après avoir compris que les fourneaux apportent plus. « Vous savez que ça soit les arrosoirs, les sceaux,  les bassines, les Blancs au lieu de faire ces outils en fer aussi, ils en font en plastics.  Comme on ne peut  pas les concurrencer  parce qu’ayant plus de moyens, on s’est dit de faire les fourneaux modernes», justifie-t-il.

Parlant de  la  particularité de sa production, Amadou yéro  Diallo a fait savoir qu’en utilisant ces fourneaux, on se demande si ce sont des  fours. Parce que la durée du chauffage est plus  longue et plus efficace. Ça réduit aussi l’utilisation du charbon. « Pour une femme qui a l’habitude d’utiliser trois à quatre kilos de charbon pour sa cuisine, avec ces fourneaux, elle n’utilisera qu’un kilo et demi au maxmuin. C’est pour dire qu’ils réduisent les dépenses et limitent la déforestation », rassure-t-il.

Pour donner plus de garantie à ces fourneaux, Yéro soutient qu’on  ne  doit pas verser de l’eau de dans après la préparation ou les  renverser comme les autres fourneaux pour les nettoyer. « On utilise un tamis pour les décharger et attendre 30 minutes pour qu’ils se refroidissent avant de les faire rentrer à la maison. Les grossistes les prennent à 35mille francs guinéens pour aller les revendre à 40mille GNF », a-t-il souligné.

En fin, revenant sur ses perspectives, notre interlocuteur  ajoute qu’il compte élargir sa production et l’apprentissage de ce métier dans  tout le pays. « Je souhaite aussi former un groupement pour diversifier  mon travail. Nous sommes seuls. C’est pourquoi, nous sollicitons d’assistances pour  avoir plus  de production. J’évolue avec mes  maigres moyens  avec lesquels je suis rentré  au pays depuis le mois de Ramadan passé, plus précisément en 2015 », a-t-il conclu.

Mouctar  Diallo 

 

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