Et soudain, les maux du Brésil ont envahi le stade Maracana. Michel Temer, crispé, le front humide, avait à peine prononcé la phrase protocolaire déclarant les XXXIe Jeux olympiques « ouverts », qu’une humiliante vague de huées est monté de la mythique enceinte de Rio de Janeiro.
Il était un peu plus de 23 heures, ce vendredi 5 août, quand le Brésil a étalé en direct, devant une audience mondiale, ses déchirures, liées à la procédure d’« impeachment » (destitution) lancée contre la présidente de gauche Dilma Rousseff. Eloignée du pouvoir depuis le 12 mai, c’est devant son poste de télévision – « triste », a-t-elle avoué – que la dauphine de Luiz Inacio Lula da Silva assistait à la cérémonie d’ouverture des JO.
La crise politique et économique, les dizaines de milliards de réais dépensés dans des infrastructures sportives, dont une grande partie des Brésiliens se moquent, sont revenus en mémoire. Les sifflets du Maracana ont fait écho aux cris des manifestants entendus, sur l’avenue Paulista à Sao Paulo, chantant « On se fiche des JO, on veut des emplois, la santé et l’éducation ».
Rfi