Les 116 ans de la mort de l’Almamy Samory Touré seront commémorés pour la 3ème fois en Guinée, du 7 au 10 octobre 2016, à Kérouané et Beyla.
Cette annonce a été faite le mercredi 31 août 2016 au palais du peuple, lors du lancement officiel de la 3ème édition du FECK (festival culturel international de Konia pour l’intégration).
Pour Ansoumane Adios Condé, cette commémoration de l’an 116 de la mort du héro national, l’empereur Almamy Samory Touré, permet aux Guinéens de perpétuer le devoir envers la patrie qui est sacrée. « Cette 3ème édition sera une halte, un arrêt pour leur permettre de se souvenir. Un peuple qui ne se souvient pas, ne se construit pas fortement. Ce résistant qui a prouvé sa puissance pendant la pénétration coloniale en Afrique, plus particulièrement en Guinée, demeure un monument, un symbole qui doit servir de boussole pour permettre à l’Afrique le devoir perpétuel envers la patrie», a-t-il dit.
Il a précisé que l’objectif de cette rencontre est de communiquer dans un cadre d’harmonie et d’amour des fils et filles de Konia pour l’unité de la nation et de l’Afrique.
Que retenir de ce grand guerrier !
Samory est né en 1830 à dans la région de Sanankoro (dans un village) du nom de Konia. Son père est malinké, on l’appelait Lafiya Touré, il était pauvre. Sa mère était de Konia. On l’appelait Masoronan Kamara. On la disait belle.
Il commence sa carrière comme un commerçant qui tire profit des échanges trans-océan qui mêlaient notamment les échanges d’or, la traite des esclaves ainsi que le commerce des armes.
Ce commerce lui a permis de s’enrichir, de se constituer un stock d’armes pour la guerre, la puissance financière lui permettant de réunir autour de lui des personnes dépendant de lui pour leur propre enrichissement, personnes dévouées et très ambitieuses.
En 1850, le conquérant Moriule Cisse capture la mère de Samory Touré, Masorona Kamara, et Samory est obligé de s’engager au service de celui-ci pour obtenir la libération de sa mère. D’après la légende, il y aurait passé « 7 ans, 7 mois et 7 jours » avant de prendre sa mère et de s’enfuir avec celle-ci.Ce passage chez Moriule Cisse luin aura permis d’apprendre le maniement des armes, de se montrer un bon soldat et guerrier, et donc de découvrir que sa vocation est la guerre plus que le commerce. On peut dire que c’est le début de l’ascension de Samory Touré
L’ENGAGEMENT MILITAIRE
A son retour chez lui, il s’engage dans l’armée des Bérété (qui étaient des ennemis des Cissé, mais n’y passe que dans ans avant de retourner vers son peuple, les Kamara.
Il est nommé Kélétigui (chef de guerre) au cours d’une cérémonie durant laquelle il prête serment, et promet de protéger son peuple contre les Bérété et les Cissé
LA RESISTANCE AUX COLONS
A partir de 1880, Samory Touré va se heurter aux colons anglais et surtout français, qui voulaient pénétrer l’intérieur du continent africain, notamment les français qui voulaient faire la jonction entre leurs colonies du Sénégal et de Côte d’Ivoire.
Son prestige devint immense quand il défit à plusieurs reprises les colons français, notamment lors de la bataille de Woyowayanko le 2 Avril 1882, malgré la supériorité des français qui disposaient d’artillerie lourde.
Il joua plus tard le diplômate en tentant sans succès d’opposer les français et les anglais, mais signat néanmoins plusieurs traités avec les français, envoyant même l’un de ses fils en France.
Il tenta également de limiter son retard technologique en demandant à des artisans de copier les armes achetées ou confisquées aux européens.
Il popularisera le concept de « stratégie de la terre brûlée », qui consistait à tout raser sur son chemin, afin de freiner la progression de l’ennemi. Il s’agissait évidemment de guerilla plus que de guerre, mais compte tenu de l’infériorité technologique qui demeurera, il lui était difficile de jouer l’affrontement frontal.
Ceci dit, il a pu mettre en échec les colons français pendant plusieurs années grâce à cette stratégie et à sa clairvoyance militaire
LA CHUTE
Malheureusement, la cohésion dans son empire constitué (et surtout islamisé) de force fit défaut. Une « guerre du refus » agitera même le royaume en 1889, menée par des subordonnés animistes, qui étaient contre l’islamisation forcée. Sa famille se déchirera sur la question de négocier ou non avec la France, et Samory fera même exécuter le fils qu’il avait envoyé en France dans le passé.
Sa stratégie de la « terre brûlée » montra des limites face aux généraux français qui apprendront à en limiter les effets, et Samory commit l’erreur de vouloir étendre son empire par le Nord de la Côte d’Ivoire, ce qui était au delà des forces de son Empire, dépourvu d’armes et d’alliés.
Trahi par les siens alors qu’il négociait sa capitulation, il fut arrêté le 29 Septembre 1898 par le Commandant Gouraud, et fut exilé au Gabon où une pneumonie l’emporta le 2 Juin 1900.
Le 28 Septembre 1968 ses cendres seront ramenées en Guinée, alors dirigée par Sékou Touré, qui serait un de ses arrières petits fils.
CONCLUSION
Figure légendaire de la résistance à la colonisation, Samory Touré aura pu marquer des points décisifs contre le colon, et s’avérera être un fin stratège.
Et si les colons n’ont vu en lui qu’un être sanguinaire, les lutteurs pour l’indépendance de l’Afrique quelques années plus tard verront en lui un héros.
Moutar Diallo pour conakryplanete.info
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