Nombreuses sont ces filles et femmes qui optent pour ce métier, malgré le maigre moyens qu’elles gagnent en vue de subvenir à leurs petits besoins ainsi qu’à celui de leurs familles.
Nous sommes à avaria au cœur du grand marché de madina dans la commune de matam. Il est 09 heures, et déjà le marché est envahi par des centaines de femmes, venues de diverses horizons pour faire leurs petits commerces. Des cris d’appel, des slogans pour faire appel aux clients, sont entre autres les moyens par lesquels ces vendeuses utilisent pour attirer l’attention des passants.
En cette période de grandes vacances, les élèves de leur côté pratiquent ce métier pour en vue de préparer la rentrée scolaire prochaine .Bountouraby CAMARA est élèves en classe de 10e. « Pendant les vacances, je revends un peu de tout pour préparer l’ouverture .Avec cet argent, j’achète des fournitures et donne le reste à mes parents. Nous n’avons pas de place fixe ce qui fait que nous rencontrons des difficultés. Quand on s’arrête devant les marchandises des gens, ils nous demandent de quitter ou parfois nous insultent. On ne gagne pas assez d’argent mais on vient ».
Des charges familiales malgré le maigre moyen !
A l’image de M’mah Soumah marié et mère de cinq enfants, elles sont nombreuses ces femmes qui prennent en charge leurs familles à partir de leurs petites activités. « Mon commerce vari selon les saisons. Avant la saison pluvieuse, je vendais de la farine et sucre mais en détaille. Actuellement, je vends les habits. Ça fait 10 ans que je fais ce petit commerce à Madina. Plus précisément depuis que mon mari a perdu ses deux jambes à la suite d’un accident de la circulation. Je supporte la charge de notre famille. Je sors à six heures du matin pour rentrer à 20 heures ou 21 heures. »
Marchande de chaussures, Aicha Sidimé partage les mêmes réalités que la précédente : «je vends des condiments les matins et des chaussures le soir. Je gagne entre 1500 à 2000 GNF par paire et un peu différent avec les condiments . C’est petit mais je trouve mieux surtout les jours où j’arrive à vendre six à sept paires. Je me débrouille avec pour trouver à la fin de chaque mois un sac de riz pour ma famille. Parfois sans sauce mais l’essentiel, est que le riz ne manque pas ».
En dépit de tout, ces différentes activités permettent à ces femmes d’être beaucoup plus libres et actives à travers l’esprit entrepreneurial féminin .
Amadou Bella Diallo