Ce mercredi 12 octobre 2016, nous avions fait un tour du côté du marché Madina, le plus grand centre commercial de la capitale. Dans des conteneurs où sont installés des ventilateurs, c’est selon la possibilité du vendeur, toutes sortes de produits pharmaceutiques sont disposées.
On est loin de l’ambiance d’une pharmacie moderne détenue par les professionnels où la conservation des médicaments ne souffre d’aucun doute. A côté, deux femmes sont assises derrière des étales de médicaments, à l’attente de potentiels clients. Les produits qui doivent aider à la santé des citoyens, ne sont guère protégés. La chaleur due à la saison sèche, ou l’eau quand il veut pleut, peut faire leur loi. Ceci expliquerait le niveau bas du prix de cette « pharmacie à ciel ouvert ».
Nous étions restés à observer ces étalages quand soudain, un client s’approche, une ordonnance en mains et aussitôt demande le prix de certains médicaments. La dame ne sachant que faire de l’ordonnance parce qu’analphabète, d’un geste de la main, elle fit signe à un autre vendeur. Lequel a pu lire l’ordonnance et l’achat été effectué. « Je suis venue acheter les produits ici parce que non seulement c’est moins cher mais aussi, on retrouve les mêmes qualités que dans certaines pharmacies. Merci et excusez moi, j’ai un malade qui m’attend à la maison ». C’est ainsi que la bonne dame, ses produits en mains, nous a quittés, prétextant avoir laissé un malade dans une « situation critique ».
Hadja Fatou Camara, une vendeuse non professionnelle, reconnait son état. « Je vends les médicaments parce que de nos jours, cette activité est très lucrative. En plus, avec les grossistes, je n’ai pas de difficultés pour m’approvisionner » raconte-t-elle. Les vendeurs de produits pharmaceutiques de Madina ne sont pas inquiétés. Tout ce que demandent les autorités du marché, ce sont les taxes. Sinon l’activité reste dangereuse.
Amara Camara est responsable dans le marché de Madina souligne que cette pratique est dangereuse et soutient qu’il faudrait que la vente des médicaments soit exclusivement réservée aux professionnels même si c’est vrai au marché les prix sont abordables avec ces marchands. « L’on doit interdire cela pour préserver la santé de la population qui, à mon avis n’a pas de prix », demande-t-il.
Pour le directeur général de la Pharmacie Centrale de Guinée, Docteur Moussa Konaté, cette pratiquement est vraiment nuisible à la santé. « Aucune mesure qui garantie la sécurité de ces produits sont appliquées par ces vendeurs. Le médicament n’est pas comme les autres produits que l’homme utilise. La fragilité des constituantes demande assez de précautions. Nous avons organisé des campagnes de sensibilisation et autres mesures pour les décourager mais en vain pour le moment. L’année dernière, la brigade anti criminelle a procédé à des séries d’arrestations pour mettre fin à cette vente illicite. Il faut que les citoyens prennent aussi conscience du mal qu’ils courent en achetant des médicaments avec des non spécialisés », a-t-il instruit.
Mamadou Diallo