Ceux qui ont des membres amputés sont quant à eux, obligés de se rendre dans les écoles normales.
Selon Mohamed Camara, président de la fédération guinéenne pour la promotion des droits des personnes handicapée, en 2009, le ministère guinéen des Affaires sociales avait promis de former, environ 140 professeurs pour les élèves aveugles et les personnes souffrant d’autres handicaps mais en vain.
C’est pourquoi, les conditions de vie et d’éducation de ces personnes concernés ne se sont toujours pas améliorées.
Les écoles publiques ne sont pas adaptées pour répondre aux besoins de certains infirmes, notamment ceux des aveugles, qui se perdent souvent dans un système inadéquat. En raison du manque de préparation, certaines écoles refusent d’accueillir des aveugles.
A l’université, ils sont généralement mis à l’écart lors des travaux dirigés et projets de recherche. Une situation qui, à la longue finit par les décourager.
M’Bemba Sylla, malvoyant, explique : « j’ai abandonné les cours quand je faisais la 3eme année. Non pas parce que je ne voulais plus, mais parce que je n’avais aucun soutien. J’utilise du papier Bristol pour mes cours, et lorsque j’en manque, je ne fais plus rien à l’école. J’étudiais le journalisme, un métier qui demande de plus en plus la connaissance des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Même certains de mes amis normaux ont des problèmes pour apprendre quelques logiciels, moi, non-voyant et pauvre, je n’ai aucune chance pour apprendre l’informatique dans ce pays », confie-t-il.
Au ministre des Actions sociales, l’aide se limite aux assistances en vivres ; habits et autres engins de roulant comme des bicyclettes.
Face à cette situation, les handicapés sont plusieurs qui finissent par abandonner les cours en raison de nombreuses difficultés qu’ils rencontrent. La rue devenant ainsi, leur seul réconfort.
Ils circulent entre les files de voitures, lors des embouteillages pour mendier. Les carrefours du chemin de fer, de Donka, le pond de Madina et de Hamdallaye , la devanture de la mairie de Ratoma sont entre autres les lieux ‘’propices’’ où ces infirmes se font rendez-vous pour solliciter la charité des ‘’bonnes’’ personnes.
A rappeler qu’en 2002, les personnes en situation d’handicap représentaient plus de 10% de la population guinéenne. Selon plusieurs ONG et autres associations humanitaires, après plus d’une décennie, la situation c’est beaucoup empirée faute d’une bonne politique d’insertion.
Sadjo Diallo