Devant une libraire sise à Madina, la clientèle ne désempare pas depuis la réouverture des classes 2016-2017. Alpha Bah, parent d’élève, confie que son attachement aux librairies par terre s’explique par l’absence de librairies dans la plupart des quartiers et pour des raisons économiques.« Je loge à Koloma1. Nous n’avons pas même pas de bibliothèque privée ou publique. C’est pourquoi, à chaque nouvelle rentrée après les inscriptions et réinscriptions de mes enfants, je pars à Madina pour chercher les livres pour mes enfants. Je trouve les livres qui sont dans leurs programmes d’étude et à bon prix ».
Monsieur Bah souligne que dans ces librairies par terre, ce sont les documents de tous âges qu’on y trouve.
Sur la même lancée, mademoiselle Sall, étudiante estime que la librairie officielle ou classique pour le prix ne se négocie pas. « La librairie par terre a une structure bien organisée. On peut trouver des ouvrages rares qui ne sont plus édités, des ouvrages quasi inexistants à un prix abordable, donc ceux qui facilitent l’affluence massive de la librairie par terre. Par exemple, c’est possible d’avoir un bon livre de mathématiques à 35 mille GNG contre 70 à 80 mille GNF dans les rares les librairies officielles».
Très satisfait de son activité, Boubacar Sow estime que le fonctionnement d’une librairie classique n’est pas la même que celle par terre qui domine le marché. « Franchement, j’arrive à m’en sortir avec mon petit commerce de livres et romans. Il y’a des parents qui ne se référent qu’à moi pour trouver un livre. J’ai un client qui a fait quinze ans et d’autres plus avec moi. Ils me donnent les références et je trouve les documents. Je ne connais pas une autre activité. Toutes dépenses sont satisfaites à partir de ce commerce », dit-il.
Parlant du déficit de bibliothèques dans les quartiers de Conakry et autres villes à l’intérieur du pays, monsieur Sow, l’Etat est responsable de cette défaillance. « La Guinée a ratifié le traité de Genève pour exempter les livres des taxes. Mais cela ce n’est que sur papier car on continu de nous demander de dédouaner des livres comme si c’était des marchandises. Or, le livre est considéré par l’Unesco comme un bien de l’éducation », dénonce-t-il.
Pour le moment, la librairie par terre garde ses beaux jours devant les pauvres lectures et autres apprenants de Guinée.
Djenab Diallo