Mortalité maternel, accouchement prématurés, esclave domestique, problèmes psychiques et mentaux, …. Ce sont entre autres les difficultés aux quelles sont confrontées de nombreuses fillettes qui sont victimes de mariage précoce. Un phénomène très rependu en Guinée principalement dans les zones rurales.
Mariam Barry, une jeune fille de 15ans a été victime de mariage précoce à l’âge de 12ans. Mariée à un cinquantenaire, elle s’est t’en fuit au bout d’un an de foyer conjugal. « Je n’ai jamais aimé cet homme. Il ne mérite même pas le titre de mari. Mes parents ont arrangé ce mariage sans même m’informer. Je ne l’ai su qu’à une semaine de mon mariage. Et mon père m’a dit que si je refusais qu’il me maudirait le reste de mes jours. Une fois arrivé chez le monsieur, il n’a fait que me maltraiter comme si j’étais son esclave y compris sa première épouse. Il me violait chaque soir, jusqu’à ce que, j’ai perdu connaissance une fois. J’ai même pensé à mettre fin à mes jours. Mais j’ai trouvé que la meilleure des solutions c’était de partir. J’ai profité de son absence pour venir à Conakry avec le peu d’argent que j’avais. Je ne suis pas allée chez mes parents parce que, je savais qu’ils n’allaient jamais m’accepter. Et que j’allais devenir la risée de tout le monde au village», déplore- t-elle.
Pour Madame Aminata Sow, la soixantaine, le mariage précoce est une pratique ancestrale qui est tout à fait normal. « On n’a toujours connu le mariage précoce chez nous. Nos parents ce sont mariés très jeunes et nous aussi, ça nous a jamais causé de problème. Je ne vois pas pourquoi il y aurait des problèmes maintenant. Une fille doit se marier tôt sinon elle risque de perdre sa virginité et d’avoir des enfants illégitimes », dit-t-elle.
Dans la plupart des cas, le poids de la tradition et la pauvreté seraient à l’ origine de ces arrangements. Comme nous l’explique Mamadouba Camara sociologue. « Dans certains milieux, marier sa fille très tôt est considéré comme une fierté pour les parents. Donner son enfant en mariage alors quel est encore vierge est cruciale dans certaines communautés. Et le fait d’obéir aux parents montre que la fille est bien éduquée. De peur d’être maudites par les parents, ces filles n’ont souvent d’autre choix que d’accepter. Mais les conséquences sociales sont parfois drastiques. Certaines n’étant pas consentantes peuvent tenter de se suicider ou pire passé à l’acte. Pour certaines familles aussi avoir une fille est considéré comme un fardeau. Le mariage d’une fille permet aux parents d’avoir une bouche en moins à nourrir, de s’enrichir et de créer des alliances stratégiques avec une autre famille», précise-t-il.
Pour le docteur Ansoumani Mara, la réalité est tout autre. Les conséquences du mariage précoce sont très nombreuses en Guinée. « Il ya par exemple la mortalité infantile ; des problèmes psychiques et mentaux. De l’esclavage domestique. Le mariage précoce entraine souvent des violences et abus sexuels de la part du mari. On a aussi la déscolarisation des filles. Cependant ces femmes ont souvent peur de porté plainte au prés des autorités.», ajoute-t-il.
De nombreuses familles en Guinée continuent à pratiquer le mariage précoce. Et ceux malgré l’interdiction de la loi. Toutes fois, de nombreuses ONG mènent des luttes contre cette pratique et aussi des actions de sensibilisation au prés des parents et des autorités locales afin de les informer contre les dangers du mariage précoce.
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