Depuis plus d’un mois, l’opposition républicaine menace de retourner dans la rue si et seulement si le gouvernement ne s’applique au respect des accords signés en octobre 2016. Malgré l’arrêt rendu par la Cour constitutionnelle sur le code électoral, Cellou Dalain Diallo et ses compagnons n’en démordent pas. Estimant que le pouvoir fait obstacle à la tenue des élections locales et à toute démarche visant à décimaliser la crise politique. Sauf que du jour au lendemain, cette dynamique de protestation perd son poids.
Au regard des divergences de points de vue qui caractérisent au fil du temps cette menace, certains partis politiques ne semblent plus s’inscrire dans cette démarche. Si certains préfèrent suivre le mouvement sous la conduite de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), d’autres par contre ne cachent point leur désapprobation . Le Parti de l’espoir pour le développement national de Lansana Kouyaté, les nouvelles forces démocratiques du député Mouctar Diallo et le Bloc libéral de Faya Millimono ont carrément gardé leur distance. Depuis sa brouille avec l’UFDG dans son ambition pour la mairie de Ratoma, Mouctar Diallo parait de plus en plus distance des décisions de l’opposition républicaine. C’est pourquoi il est aussitôt monté au créneau pour faire savoir sa désapprobation face à cette manifestation en vue de ses paires de l’opposition. Autant de situations qui affectent visiblement la collaboration entre Mouctar et Céllou Dalein.
Les raisons profondes d’une alliance !
Les nouvelles forces démocratiques (NFD), l’Union des forces du changement (UFC) et le Rassemblement pour le développement intégré de Guinée (RDIG), ont ainsi décidé de faire alliance à travers une nouvelle dynamique politique dénommée, Front pour l’alternance Alternance démocratique (FAD). Une dynamique qui risque de créer polémiques au sein d’une opposition qui bat de l’aile depuis son adhésion l’accord politique du 12 octobre qui soutient le mode de désignation des chefs de quartiers et de districts.
Lors de leur sortie officielle le lundi 3 juillet dernier, ces acteurs ont tenté de justifier les raisons de leur alliance. De manière évasive, le porte-parole de l’opposition républicaine a tenté s’est contenté de faire comprendre l’objectif de leur alliance. « On a créé cette alliance parce que nos partis sont suffisamment proches du point de vue programmes, projets de société, postures politiques.
On l’a créée pour pouvoir se retrouver ensemble, mettre en commun nos moyens, nos ressources, nos structures pour se donner plus de chances de gagner aux prochaines élections », explique le député Aboubacar Sylla, leaders d’Ufc.
Précisant que cette alliance est née de la nécessité de fédérer les efforts dans le cadre des prochaines élections locales, Moctar Dillo estime que la collaboration avec l’UFDG est arrivée à terme. « L’UFDG a déclaré ne pas vouloir nouer des alliances électorales avec nous. Cela a été dit par la plus grande haute autorité de l’UFDG en l’occurrence Elhadj Cellou Dalein Diallo.
Il nous a dit lors d’une réunion des leaders de l’opposition républicaine que son parti a décidé d’aller seul aux élections, de présenter des listes dans les circonscriptions électorales », a-t-il fait comprendre.
Les frustrations sourdines de l’UFDG !
Depuis l’annonce de cette alliance, la principale partie de l’opposition n’a pas daignée faire part de ses impressions. Mais face à ce silence, se cache profondément un sentiment de déception à écouter certains responsables de l’UFDG. « On ne va plus jamais remorquer des partis pour les élections locales à venir », déclare le vice-président, Dr Fodé Oussou Fofana dans un ton de colère.
En attendant la date de la manifestation, les prochaines rencontres pourrait connaitre une nouvelle tournure. Pour bon nombre d’observateurs le contexte politique guinéen va probablement connaitre une nouvelle réorientation avant la prochaine échéance électorale. Cette nouvelle alliance constituera une épine sous la botte de l’opposition républicaine ? Attendons de voir.
Le Continent