Ce mercredi, 14 mars, le principal syndicat enseignant de Guinée a annoncé la fin de la grève qui paralysait les écoles du pays depuis le 12 février  dernier après avoir obtenu du gouvernement un accord sur ses principales revendications.
« La grève est suspendue », a déclaré devant la presse le leader des grévistes, le secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, en se félicitant d’avoir eu gain de cause sur « quatre revendications » essentielles.

Entré en dissidence du SLECG depuis des mois, M. Soumah a personnellement obtenu la « levée de la suspension » de son salaire et le paiement de ses arriérés, selon le texte de l’accord présenté dans la nuit de mardi à mercredi par l’Inspecteur général du travail.

Alors que les manifestations, souvent accompagnées de violences, se multipliaient pour réclamer la réouverture des écoles, les enseignants obtiennent l’application totale d’une augmentation des salaires de 40% décidée en 2017.

Après une hausse de 10% payée en février, les 30% restants seront effectifs fin mars, avec effet rétroactif au 1er janvier 2018, selon l’accord.

En outre, les parties ont décidé d’ouvrir un « couloir de négociation », du 2 au 25 mai, « sur un salaire de base de tous les enseignants de huit millions de francs guinéens (717 euros).

Enfin, « nul ne sera sanctionné pour fait de grève », ont décidé les représentants syndicaux et le gouvernement.
« Chacun d’entre nous a mis l’intérêt de la Guinée au-dessus de tout, à travers les enfants qui devront retourner à l’école. Ça été dur, très dur, mais finalement, nous y sommes arrivés », s’est réjoui le médiateur de la république, l’ancien Premier ministre Mohamed Saïd Fofana.

« On vient de très loin. Tout le monde est content. Le mérite revient au président de la République (Alpha Condé) qui a accepté cette revendication, qui est majeure, de satisfaire les enseignants pour préserver la paix sociale pour ménager l’avenir des enfants », a déclaré à l’AFP le conseiller personnel du chef de l’Etat, Tibou Kamara.

L’autorité d’Alpha Condé était de plus en plus contestée par les élèves, leurs parents et des associations de la société civile, qui lui reprochaient d’avoir laissé le conflit dans l’enseignement s’enliser.      Alpha Diallo