Au Mali, l’association Tabital Pulaaku, la plus importante association culturelle des peuls du Mali, a tenu une conférence de presse mardi 2 juin à Bamako. Son président Abou Sow s’est déclaré inquiet du sort subi depuis le début de l’année par des peuls originaires du centre du Mali. Certains dit-il, ont été tués à cause de leur appartenance ethnique, d’autres sont portés disparus. Il met en cause notamment les forces de l’ordre et une milice Dana Amassagou officiellement dissoute mais toujours présente sur le terrain.
Devant la presse, les responsables de l’association Tabital Pulakou présentent une liste avec des noms de nombreux civils appartenant à la communauté peule du centre du Mali.
Le président de l’association Tabital Pulaaku affirme que ces personnes sont ciblées, à raison de leur appartenance ethnique « Nous avons enregistré de nombreux cas d’exactions dans le centre. Et ces exactions sont considérées comme des délits de faciès : tout Peul rencontré est considéré ipso facto comme un jihadiste et dans le meilleur des cas arrêté, emprisonné, et dans le pire des cas sommairement exécuté. Par exemple dans le village de Massadougou, les forces de défense de sécurité ont arrêté 21 personnes ils ont exécuté 7 au cimetière du village, ils ont emporté les 14 autres dont nous sommes sans nouvelles jusqu’ici. »
Pour la principale association culturelle qui regroupe les Peuls du Mali, le groupe d’auto-défense Dan Nam Ambassagou s’en prend également aux civils peuls dans cette même région.
« Alors que cette milice est dissoute par le gouvernement, ces éléments interviennent sur le marché pour arrêter tous les Peuls qu’ils rencontrent », poursuit le président de l’association Tabital Pulakou.
Interrogée par RFI la milice Dan Nam Ambassagou réfute, alors que de son côté le responsable de l’armée malienne dément ce qu’il appelle « des accusations contre l’armée ».
RFI