Le 9 juillet, The Lancet, la revue médicale la plus estimée au monde, a publié un article cosigné par plusieurs universitaires américains, affirmant que le retrait des États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé est non seulement illégal, mais constitue également une menace pour la sécurité et la santé du monde et des États-Unis.

Des universitaires de l’Université de Georgetown, de l’Université Yale, de l’Académie nationale de médecine des États-Unis, de l’Association américaine de santé publique et d’autres institutions, ont déclaré dans l’article que les États-Unis avaient adhéré à l’Organisation mondiale de la santé après l’adoption des résolutions des Nations Unies de 1948 par les deux chambres du Congrès. Cette résolution a été appuyée par les gouvernements américains successifs. L’ancien président américain Harry Truman a fait de la résolution une base juridique permettant aux États-Unis d’adhérer à l’OMS. Le retrait unilatéral actuel de l’OMS viole la loi américaine car il n’a pas été explicitement approuvé par le Congrès. D’autre part, la loi stipule que les États-Unis doivent s’acquitter de leurs obligations financières pour l’exercice en cours et qu’ils doivent payer leurs dons obligatoires à l’Organisation mondiale de la santé d’ici la fin de 2021.

Selon l’article, le retrait de l’OMS aurait des conséquences désastreuses pour la sécurité, la diplomatie et l’influence des États-Unis. Étant donné que l’OMS a une portée et une légitimité mondiales inégalées, l’administration américaine aurait du mal à dissocier le pays de la gouvernance et des programmes de l’OMS. Par exemple, le Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) des États-Unis a  21 institutions subordonnées qui collaborent avec l’OMS. En plus, les États-Unis sont également liés par deux traités à l’OMS, de diverses institutions américaines collaborant avec l’OMS dans le cadre de travaux vitaux qui seraient compromis si cette relation était rompue. Du point de vue de la stratégie mondiale adoptée face aux épidémies, les États-Unis seraient également gravement affaiblis.

Pour conclure, l’article souligne qu’après avoir quitté l’OMS, les États-Unis ne peuvent être que spectateur de l’avancement des réformes clés à l’échelle mondiale. De surcroît, un plan américain indépendant ne pourra jamais remplacer une institution internationale véritable. Dans un monde multipolaire, l’absence d’obligations conventionnelles signifie que les États-Unis perdront également la possibilité de coopérer avec d’autres pays. La santé et la sécurité des États-Unis et du monde nécessitent une coopération étroite avec l’OMS. La coupure des relations avec l’OMS entraînera d’énormes dégâts, ce qui nuira également considérablement à la sécurité des Américains. Voici un scénario que personne de veut voir face à l’urgence sanitaire actuelle.

(Photo : VCG)