Washington envisage à interdire l’entrée sur son territoire de tous les membres du Parti communiste chinois. Une intention que la Chine a qualifié jeudi de « pathétique ». Les relations entre les deux pays ont atteint un nouveau creux. D’autres interdictions sont par ailleurs sur les rails.

Les sanctions américaines contre le personnel et les entités chinoises ont été fréquentes ces derniers mois. Et cette fois, Washington vise le Parti communiste chinois. L’administration Trump a fait entendre qu’il envisagerait une interdiction d’entrer sur le territoire des États-Unis à tous les membres du PCC et aux membres de leurs familles.

« Si c’était bien le cas, je pense que ce serait très pathétique. En tant que pays le plus puissant du monde, quelle impression les États-Unis veulent-ils laisser au monde, sinon celle de lancer des sanctions ? Nous espérons que les États-Unis s’abstiendront de faire tout ce qui viole les normes fondamentales régissant les relations internationales et sape leur réputation, leur crédibilité et leur statut de grande puissance », a déclaré Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

Le New York Times a rapporté qu’un projet d’ordonnance présidentielle est à l’étude. S’il est adopté, le président serait autorisé à empêcher les ressortissants étrangers jugés « préjudiciables aux intérêts » des États-Unis d’entrer dans le pays. En d’autres termes, de refuser les visas à des dizaines de millions de Chinois, et peut-être en expulser certains déjà présents dans le pays. Dans le même temps, la réaction de Washington contre Huawei se durcit encore.

« L’État va imposer des restrictions de visas sur certains employés d’entreprises technologiques chinoises comme Huawei », a déclaré Mike Pompeo, secrétaire d’État américain, et le président Donald Trump revendique d’avoir persuadé d’autres pays d’interdire Huawei : »Nous avons convaincu beaucoup, beaucoup de pays de ne pas utiliser Huawei. « 

La Chine s’oppose aux interdictions et déclare que « la seule faute de Huawei est d’être chinois ».

« Les États-Unis ont été fiers de leur démocratie, de leurs libertés et de leurs valeurs, mais ils ne permettront pas à une entreprise privée étrangère de faire ses affaires. La seule faute de Huawei est d’être chinois. La répression américaine de Huawei n’est pas propre mais sale », a commenté Hua Chunying.

L’application vidéo chinoise TikTok traverse également une période difficile aux États-Unis. Trump et Pompeo ont déjà laissé entendre une possible interdiction de l’application populaire de médias sociaux. Et maintenant, un haut conseiller de la Maison Blanche suggère un nouveau modèle d’opération. « Je pense que TikTok va se retirer de la société de portefeuille qui est gérée par la Chine et opérer en tant qu’une société indépendante américaine », a dit Larry Kudlow, conseiller économique de la Maison Blanche.

Les États-Unis s’inquiètent de leur sécurité nationale depuis des mois. TikTok fait actuellement l’objet d’une enquête pour avoir prétendument recueilli des informations sur des enfants, sans le consentement des parents. Mais TikTok a nié les allégations selon lesquelles il partagerait des données avec Beijing. Il a également essayé de faire jouer ses liens avec les États-Unis, en disant qu’il avait un PDG américain. À l’heure où les relations entre les deux pays continuent de s’envenimer, nul ne sait ce qui va se passer ensuite.

(Photo : VCG)