La France se montre si déterminée à poursuivre les caricatures insultantes contre le Prophète Mouhamed. Pourtant, ‘’le pays de la liberté’’ a voulu liquider Charlie Hedbo, parce que simplement le journal avait caricaturé De Gaulle.
« Nous ne renoncerons pas aux caricatures, aux dessins, même si d’autres reculent ». Tel a été le verdict du président français Emmanuel Macron, mercredi dernier lors de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty, le professeur décapité aux abords de son école à Nantes pour avoir montré à ses élèves une caricature de Charlie Hebdo sur le Prophète Mouhamed (Psl).
Ainsi, le premier des Français semble inscrire sur du marbre cette liberté de caricaturer, même si on blasphème la référence de près de 2 milliards d’individus dans le monde.
Pourtant, la France a eu à interdire des journaux simplement parce qu’ils ont caricaturé.
D’ailleurs, ce même journal Charlie Hedbo qui s’appelait Hara-Kiri à l’origine a été interdit de parution en 1970. « À la suite de la fameuse « une » ‘’Bal tragique à Colombey – 1 mort’’, parue le 16 novembre 1970, après la disparition du général de Gaulle, Hara-Kiri a été interdit de vente aux mineurs, officiellement pour avoir publié des bandes dessinées pornographiques », écrit le journal Le Monde dans son magazine du 19 septembre 2020 à la page 38.
En réalité, souligne Le Monde, les ‘’bandes dessinées pornographiques’’ n’étaient qu’un prétexte, l’arrêté avait pour but d’interdire la parution du journal. « Tous voient dans le motif invoqué par les autorités un simple prétexte dissimulant ‘’une censure politique qui n’ose dire son nom’’», mentionne le magazine.
Ainsi donc, en 1970, la France, terre de liberté, a liquidé l’ancêtre de Charlie Hedbo, parce que tout simplement elle a fait des caricatures sur la mort du général De Gaulle. Ministre de l’Intérieur à l’époque, Raymond Marcellin déclare : «Pour éviter toute équivoque à l’avenir, j’ai prescrit aux services compétents de toujours motiver ces arrêtés. (…) La liberté de la presse sera d’autant mieux garantie dans notre pays que les abus aussi grossiers que ceux qui ont été incriminés seront réprimés conformément à la loi. »
Le certificat de décès est donc désormais officiel.
Pour ne pas laisser le journal mourir, Les éditions du Square qui gère le titre ont décidé de créer un supplément hebdomadaire dénommé Charlie, «afin de pouvoir continuer à faire face à leurs engagements financiers et permettre aux collaborateurs de l’ex-Hebdo Hara-Kiri, ainsi qu’aux autres employés de la société, de ne pas perdre leurs moyens d’existence ».
En vérité, ce subterfuge était juste un moyen de relancer le journal sous un autre nom. D’aucuns disent même que le nom de Charlie vient du fait que l’équipe de Hara-Kiri voulait narguer le gouvernement qui a censuré le journal. Ils ont voulu le nommer Charles en référence à Charles De Gaulle, mais ils ont compris que ça n’allait pas prospéré. Ils ont donc opté pour Charlie.
Contre l’armée et Mme Pompidou
Trois ans après cette première censure, Charlie Hedbo sera poursuivi en justice. En mai 1973, le journal a publié une série de bandes dessinées intitulées ‘’Les aventures de Mme Pompidou’’. Le dessinateur n’est autre Cabu, l’une des victimes des attentats de Charlie Hedbo le 7 janvier 2015. Le caricaturiste et son journal seront condamnés à des peines d’amende.
Et c’est loin d’être fini. « Six ans plus tard, revoici les mêmes devant la justice, cette fois pour ‘’injures envers l’armée’’ », rapporte encore le magazine du Monde à travers la plume de Agnès Gautheron. Le journal de l’irrévérence sera à nouveau condamné. Le Monde qui semble se solidariser rend compte de l’affaire avec un titre ironique : «Pour 15 200 francs, l’armée est lavée de ses injures. »
En 1981, Charlie Hedbo disparaît, parce que intéressant de moins en moins les Français. De 500 mille exemplaires par semaine de 1970 à 1974, les ventes ne cessent de chuter jusqu’à la disparition. Ce n’est que 10 ans plus tard que le journal refait surface. Non sans difficulté. Il avait même commencé à sombrer à nouveau traversant des difficultés financières avant que l’attentat perpétré par les frères Kouachi ne lui offre un second souffle.
C’est cette France là qui n’accepte pas des caricatures contre De Gaulle, Mme Pompidou et l’armée qui défend aujourd’hui Charlie pour les caricatures sur le Prophète Mouhamed.
C’est dire donc si l’élite française (politiques, intellectuels, médias) s’attache à la production du journal ou bien si ce sont les insultes contre l’Islam et le Prophète qui fait plaisir.