Le président Alpha Condé a appelé les Guinéens à la réconciliation et au dialogue après plus d’un an de contestation meurtrière, lors de son discours d’investiture mardi 15 décembre devant un parterre de chefs d’État africains pour un troisième mandat qualifié « d’imposture » par son principal adversaire, Cellou Dalein Diallo. Alpha Condé, 82 ans, entame un troisième mandat contesté par ses adversaires.

Avec notre correspondant à Conakry, Mouctar Bah

La journée du mardi 15 décembre était placée sous haute sécurité, à l’occasion du serment d’Alpha Condé, réélu pour un troisième mandat en tant que président de la République de Guinée le 18 octobre. 3 000 agents étaient mobilisés dans le centre-ville et les périphéries de Conakry, la capitale, lieu où le chef d’État s’est exprimé.

Mohamed Lamine Bangoura, le président de la Cour constitutionnelle, a invité les opposants guinéens à œuvré pour la paix : « Les Guinéens, dans leur immense majorité, souhaitent que les leaders politiques de la société civile saisissent la main tendue, mais surtout, qu’ils comprennent que c’est avec eux aussi que la Guinée, notre Guinée, leur Guinée s’édifiera lentement mais sûrement. C’est tout le sens de notre appel au dialogue politique et social. »

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Je jure…

Publiée par Alpha Condé sur Mardi 15 décembre 2020

Son discours d’apaisement ne convainc pas Cellou Dalein Diallo

Pour son nouveau mandat, Alpha Condé s’est assigné comme objectif le renforcement de l’unité sociale et la cohésion sociale. « Mon engagement est de continuer à œuvrer pour tous dans l’objectif de consigner l’unité nationale et la cohésion sociale. Je suis le président de tous les Guinéens, au service de tous les Guinéens. Dans la réalisation de notre idéal commun, personne ne sera oublié. Aucune partie du pays ne sera exclue. Chaque Guinéen aura sa place. »

Lors de son discours d’investiture, Alpha Condé a invité ceux qui le contestent à « oublier le passé qui divise au profit d’un avenir d’unité et d’espérance ». Mais Cellou Dalein Diallo, principal opposant et candidat malheureux à la présidentielle pour la troisième fois consécutive, n’est pas prêt à saisir cette main tendue. Il voit cet appel comme « une imposture », ainsi qu’il l’a confié à Jeanne Richard : « Il faut voir les actes qu’il a imposés ces dernières semaines. Non seulement, il m’a séquestré pendant une dizaine de jours. Jusqu’à présent, mes bureaux et le siège de mon parti sont occupés par l’armée, sans aucune décision de justice car tel était son vœu. Lorsque les gens disent qu’il tend une main, je ne peux y croire. »

« L’événement d’aujourd’hui est un coup de force supplémentaire, ni légal, ni légitime »