C’est parti pour le deuxième et dernier (en principe) mandat du président Roch Kaboré. Il a, ce lundi 28 décembre 2020, reçu du Conseil constitutionnel, la plénitude de sa fonction.

C’est dans une cérémonie sobre, contexte sécuritaire et sanitaire oblige, que s’est tenue l’audience solennelle de prestation de serment (Investiture de Roch Kaboré : Il n’y aura pas plus de 1 200 personnes invitées, selon le comité d’organisation). Dans la cuvette du Palais des sports de Ouaga 2000, transformée pour la circonstance en salle d’audience, plusieurs délégations venues de l’étranger, dont des chefs d’Etat.

C’est dans ce décor que le Conseil constitutionnel a soumis le ‘’nouvel élu’’ aux désidératas requis. Pour situer l’enjeu de cet acte solennel, le président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou, a rappelé au président élu, ces propos de Follett Ken (ce célèbre écrivain gallois spécialisé dans les romans historiques et les romans d’espionnage) : « Prêter serment, c’est mettre son âme en péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que de vous parjurer ».

Kassoum Kambou souligne qu’il est le garant de toutes ces valeurs consacrées par la loi fondamentale. « Placez les intérêts du peuple burkinabè qui vient de vous porter une seconde fois aux plus hautes fonctions du pays, au-dessus de tout autre. Les termes du serment que vous venez de prononcer doivent être votre boussole tout au long de votre mandat. (…). Face aux incertitudes créées par le terrorisme dans les zones touchées, le peuple burkinabè attend que vous œuvriez à renforcer l’unité nationale mise à rude épreuve par les forces du Mal.

Car c’est dans l’union sacrée que les Burkinabè continueront de défendre vaillamment et victorieusement la patrie à nous léguée par nos ancêtres et que nous devrons laisser plus forte et plus unie aux générations futures. C’est à ce prix que la construction de la démocratie et de l’Etat de droit au Burkina Faso ainsi que le développement économique et social se poursuivront sereinement », évoque le président du Conseil constitutionnel.

Kassoum Kambou invite donc le président du Faso et son gouvernement à œuvrer à sortir les Burkinabè des pages tristes actuelles de l’histoire du pays sur le plan sécuritaire, sanitaire et social. Au nombre des défis, poursuit le « sage » Kambou, la gestion efficiente des richesses et ressources naturelles au profit de l’amélioration des conditions de vie du peuple et dans le respect du développement durable, comme le prévoit l’article 14 de la Constitution.

« La bonne gouvernance sera au centre de mes préoccupations »

Le président Roch Kaboré a ainsi pris l’engagement, conformément à l’article 44 de la Constitution, de remplir fidèlement sa fonction, de préserver, de respecter, de faire respecter et de défendre la Constitution et les lois, de tout mettre en œuvre pour garantir la justice à tous les habitants du Burkina.

« Ce nouveau quinquennat s’annonce avec plein de défis et d’espoir pour la construction de notre pays et la satisfaction des aspirations légitimes de notre peuple. (…). Je tiens à rassurer que je resterai attentif aux préoccupations de l’ensemble de mes compatriotes, surtout en ce qui concerne la réconciliation nationale, la paix et la sécurité, gage de tout action de développement », acquiesce le président Roch Kaboré avant « d’inviter les Burkinabè sans exclusive », à l’ardeur au travail et à la défense de l’intérêt supérieur du pays qui a besoin de l’union sacrée de ses filles et fils.

« Pour consacrer ma volonté d’associer tous les Burkinabè dans la conduite des affaires publiques, je lancerai dans les mois à venir, de larges consultations afin de définir les voies d’une réconciliation nationale véritable. Ma conviction est établie que la réconciliation nationale ne saurait faire l’économie des crimes de sang, des crimes économiques et politiques qui, de 1960 à nos jours, continuent d’envenimer les rapports entre les Burkinabè.

La réconciliation nationale que j’appelle de tous mes vœux doit aller au-delà des questions conjoncturelles pour nous permettre de définir ensemble les bases d’une société burkinabè fondée sur les valeurs cardinales du travail, de la probité, de la dignité et de la défense de l’intérêt national », prône Roch Kaboré, invitant les Burkinabè à se départir de toute tentative de repli identitaire et de stigmatisation de communautés consécutifs à l’action des groupes terroristes.

Le président du Faso exhorte également à poursuivre et à renforcer la lutte contre la corruption, les passe-droits et l’incivisme qui annihilent les efforts de développement. « Une attention particulière sera accordée à la justice, rempart de notre vivre-ensemble, qui constitue un sujet de préoccupation pour bon nombre de Burkinabè. Tous les efforts seront entrepris pour permettre de vider les dossiers pendants et garantir une justice équitable pour tous dans notre pays. La bonne gouvernance sera en évidence, au centre de mes préoccupations », a-t-il promis.

Avec son programme quinquennal, Roch Kaboré entend gagner le pari de la sécurité, de la stabilité du pays et assurer un retour des déplacés. Il escompte également de renforcer la démocratie, réconcilier les Burkinabè et consolider la paix et la cohésion sociale ; refonder une véritable administration des services publics sur la base d’une culture de résultats. Il entend aussi renforcer les investissements pour le bien-être social ; asseoir l’économie du savoir et bâtir l’école de demain par la promotion de l’innovation technologique ; gagner le pari des emplois décents et de la promotion de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes.

Toujours au titre des engagements, le président réélu entend accroître les investissements dans les infrastructures structurantes pour le développement ; améliorer le rendement du secteur privé et relever le niveau de compétitivité de l’économie ; engager la relecture de la réforme agraire et foncière pour régler durablement les questions foncières et immobilières ; assurer la mobilisation de la diaspora et son implication effective dans l’œuvre de construction nationale.
Ce qui requiert de tous les Burkinabè, chacun à son niveau, un engagement immédiat au travail, invite le président Roch Kaboré