Au Bénin, un membre du Parlement a été démis de ses fonctions pour s’être permis de désapprouver le franc CFA, qu’il a assimilé à une monnaie de servitude. Il a également affirmé que le Bénin ne comptait pas adopter l’éco, la devise commune à venir. Son limogeage a soulevé un torrent de critiques chez les anti-CFA.
Cinq ans après le début de la vague de protestations contre le franc de la Communauté financière africaine (CFA), utilisé par 14 pays d’Afrique, le sujet demeure sensible. À tel point que certains en arrivent à perdre leur poste pour leurs prises de position.
C’est le cas, en ce début d’année 2021, d’Yves Ogan: le directeur des services législatifs de l’Assemblée nationale béninoise a été limogé ce 5 janvier. Il avait dénoncé, dans un entretien accordé à Morid TV, une chaîne de télévision privée en ligne, le caractère nocif du franc CFA sur les économies des pays dans lesquels cette devise était en vigueur.
Pour lui, le Bénin et les autres États de l’UEMOA –l’Union économique et monétaire ouest-africaine– doivent se défaire de cette monnaie qu’il estime être «un instrument de servitude et de domination» de la France depuis 1945. Il considère par ailleurs qu’elle n’est pas favorable à leur développement économique.