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Covid-19: plus de 4 000 morts en 24 heures au Brésil, la pandémie semble hors de contrôle

(FILES) In this file photo taken on March 26, 2021 patients affected by the COVID-19 coronavirus remain at a field hospital set up at a sports gym, in Santo Andre, Sao Paulo state, Brazil. - Latin America and the Caribbean passed on April 2, 2021 the 25 million mark for recorded coronavirus cases as a surge in infections saw countries place restrictions on travel and movement while vaccine campaigns catch up. (Photo by Miguel SCHINCARIOL / AFP)

Le Brésil a franchi pour la première fois mardi 6 avril le seuil des 4 000 morts de Covid-19 en une seule journée, avec 4 195 décès enregistrés en 24 heures, un nouveau record, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé.

Ce pays de 212 millions d’habitants est le deuxième le plus endeuillé au monde en chiffres absolus, après les États-Unis, avec un total de 336 947 décès. Le Brésil est aussi au deuxième rang mondial en termes de contaminations, avec 131 00 580 cas confirmés, 86 979 lors des dernières 24 heures.

La pandémie semble totalement hors de contrôle dans le plus grand pays d’Amérique Latine, où de funestes records sont battus jour après jour depuis plusieurs semaines. En seulement six jours, plus de 15 000 décès ont été recensés en ce mois d’avril au Brésil, avec 2 757 morts par jour en moyenne.

« Laboratoire de variants »

Pour Miguel Nicolelis, neuroscientifique et ancien président du comité anto-Covid de la région Nordeste du Brésil, le pays est une bombe sanitaire à retardement. « Avec plus ou moins 100 000 nouveaux cas par jour, indique-t-il à notre correspondant à Rio, Martin Bernardle Brésil permet au virus de réaliser un nombre très important de mutations qui peuvent faire apparaître de nombreux variants, comme on l’a vu en Amazonie ou près de Sao Paulo la semaine dernière, ou d’autres encore que la Fondation Oswaldo Cruz a identifiés à Rio. »

« Le virus génère de très nombreuses mutations, insiste le neuroscientifique. De nouveaux variants peuvent apparaître et ils peuvent se propager au-delà des frontières du Brésil et atteindre le reste du monde en quelques jours. Le Brésil pourrait ainsi se transformer en laboratoire de variants à ciel ouvert qui peuvent compromettre la lutte contre la pandémie dans le monde entier. C’est pourquoi le Brésil est considéré comme un paria au sein de la communauté internationale. »

La crainte d’une hécatombe

Les spécialistes craignent une hécatombe encore pire que celle de mars, quand 66 000 vies avaient été fauchées par le virus, près du double de juillet, le pire mois de l’an dernier.

Les hôpitaux sont saturés dans la plupart des régions. À São Paulo, la ville la plus peuplée et la capitale économique du pays, des autobus habituellement réservés au transport scolaire ont commencé à être utilisés pour transporter des cadavres.

Les cimetières y sont tellement débordés que des enterrements ont lieu de nuit pour faire face à l’afflux continu de nouveaux corps à inhumer.

En dépit de cette situation sanitaire catastrophique, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro, très critiqué pour sa gestion chaotique de la pandémie, continue de remettre en cause les restrictions imposées par les maires et les gouverneurs des États.

En l’absence d’une vraie coordination au niveau national, chaque ville et chaque État finit par prendre des mesures souvent insuffisantes et parfois contradictoires.

La vaccination trop lente

Parallèlement, la vaccination, qui a débuté tardivement, à la mi-janvier, se poursuit à un rythme jugé trop lent par les spécialistes. À ce jour, près de 20 millions de personnes ont reçu la première dose, soit 9,8% de la population, et 5,8 millions la seconde (2,7%).

« Avec ce rythme de vaccinations, la seule façon de limiter de façon efficace la circulation du virus est d’imposer un confinement total, et pas juste les restrictions partielles en vigueur dans la plupart des États », a déclaré à l’AFP Ethel Maciel, professeure à l’Université fédérale d’Espirito Santo (UFES).

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