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Tchad: un groupe armé appelle à soutenir la rébellion

Un groupe armé tchadien composé de membres appartenant à l’ethnie du président Idriss Déby Itno a apporté dimanche 18 avril son soutien verbal aux rebelles qui ont attaqué le nord du pays le jour de l’élection présidentielle il y a une semaine.

«L’Union des forces de la Résistance(UFR) réitère son soutien sans faille à la coalition et au Président du Front pour l’alternance et la concorde au Tchad (FACT)», le groupe à l’origine de la rébellion lancée le 11 avril pour déloger Idriss Déby, au pouvoir depuis 30 ans, «et leur demande de continuer les opérations militaires sans relâche jusqu’à ce que le dictateur abandonne le pouvoir», a indiqué dans un communiqué son porte-parole en exil Youssouf Hamid. «L’UFR lance un appel à toutes les forces vives de la nation (à) soutenir par leurs multiples apports l’action en cours pour bouter ce régime hors du Tchad», a-t-il ajouté.

L’UFR avait fédéré la rébellion tchadienne lors d’une tentative de putsch en 2008, stoppée in extremis aux portes du palais présidentiel de N’Djamena grâce à l’appui de l’allié français. En 2019, menée par Timan Erdimi, neveu du président Déby, elle avait de nouveau tenté une incursion dans le nord-est du Tchad, depuis la Libye, mais avait été décimée par des frappes aériennes françaises. L’UFR est composée essentiellement de Zaghawas, l’ethnie du président, alors que le FACT, à l’origine de la rébellion lancée le 11 avril contre Idriss Déby, est à dominante gorane, une autre ethnie saharienne.

L’armée tchadienne a affirmé avoir «détruit» samedi une colonne de rebelles du FACT à près de 200 km de Mao, une ville située à plus de 300 km au nord de N’Djamena, dans la région du Kanem. Selon l’armée tchadienne, il y a eu 150 prisonniers dans les combats qui ont eu lieu samedi. Des combats ont repris dimanche en fin d’après-midi. Le président Idriss Déby a dirigé lui-même les opérations, selon des sources militaires. Le FACT a pour sa part affirmé dimanche dans un communiqué avoir «procédé à la libération de la région du Kanem». Dimanche, la capitale N’Djamena était calme. Les chars et nombreux militaires positionnés la veille à l’entrée nord de la ville n’y étaient plus.

L’ambassade américaine à N’Djamena a ordonné samedi à son personnel non-essentiel de quitter le Tchad, évoquant «la possibilité de violence dans la ville». Le Royaume-Uni a également recommandé à ses ressortissants de quitter le pays «dès que possible»«Nous appelons certaines missions diplomatiques à garder leur calme. La situation n’est pas préoccupante. La situation militaire est bien maîtrisée par l’armée tchadienne», a réagi dimanche le ministre des affaires étrangères tchadien, Amine Abba Sidick.

L’histoire du Tchad indépendant est ponctuée d’épisodes de rébellions armées venues du nord, de la Libye ou du Soudan voisin. Idriss Déby est lui-même arrivé au pouvoir en 1990 à la tête de forces rebelles ayant foncé sur N’Djamena.

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