Les personnes vivant avec handicap qui avaient élu domicile aux alentours du pont 8 novembre, à la rentrée de la commune de Kaloum, ont été déguerpies de force, dans la journée du lundi 26 avril. Interrogé sur cette intervention musclée des forces de l’ordre, le secrétaire chargé à l’information et à la communication et porte-parole de l’Union nationale des personnes handicapées de Guinée a dénoncé la méthode utilisée par les agents déployés sur les lieux.

Pour Mamadou Adama Diallo, même les animaux ne sont pas traités de la sorte. « Nous sommes autant compréhensifs comme tout autre être humain. Ils pouvaient utiliser d’autres méthodes pour que nous quittions les lieux. Mais de là à venir avec des bidons d’essence et brûler tous ce qu’on avait sur place est horrible. Même les animaux ne sont pas traités de la sorte », dénonce-t-il.

Par ailleurs, il lance un appel aux autorités afin que celles-ci puissent trouver un moyen de recaser les victimes. « L’État a la charge de protéger tous les citoyens sans distinction. Donc, nous demandons aux autorités de nous construire des endroits dignes de nom où nous pouvons loger », plaide le malvoyant.

A souligner que cette intervention des forces de l’ordre s’inscrit dans le cadre de la vaste opération de déguerpissement des emprises publiques enclenchée par le ministère de de la Ville et de l’Aménagement du territoire.

Après avoir observé un moment de pause, suite à la sortie polémique du Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana sur la casse de maisons, le département dirigé par Ibrahima Kourouma a décidé de reprendre la libération des espaces publics illégalement occupés. Quitte à s’en prendre à ces personnes particulièrement vulnérables, étant à la fois handicapées et sans abris.

Ibrahima Kindi Barry