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Guinée – Alpha vs Cellou : quand les lobbies américains entrent dans la danse

Si tous les coups ne sont pas permis dans le bras de fer entre pouvoir et opposition en Guinée, aucun moyen légal n’est négligé par l’un ou l’autre camp. C’est ce que font savoir nos confrères du site foreignlobby.com qui viennent de publier l’information sur les lobbys américains utilisés par Alpha Condé et des opposants guinéens dont certains membres de l’UFDG.

Dans un article, le site annonce qu’un colonel américain à la retraite a été embauché par Cellou Dalein Diallo  « (…) pour faire pression en faveur de sanctions américaines contre le président Alpha Condé pour avoir prétendument truqué le vote » du 18 octobre 2020. Et d’ajouter que l’ Agence «Ambessa Solutions de Virginie a été embauchée par la «communauté de la diaspora guinéenne » aux États-Unis pour le compte de Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre et chef du principal parti de l’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) ». Précisant que « le contrat est de 15 000 $ par mois pendant 12 mois, pour un total de 180 000 $, et doit être facturé à la diaspora ».

Toujours à propos du contrat, notre source indique qu’il « a été conclu à la suite d’une réunion du 25 janvier entre le directeur général d’Ambessa, Richard Orth et Diallo, selon l’enregistrement de lobbying de la société en vertu de la loi sur l’enregistrement des agents étrangers (Foreign Agents Registration Act (FARA) ». Et que le document lierait « Cellou Dalein Diallo et Ahmadou Diallo (aucun lien), identifié comme un leader de la diaspora guinéenne aux États-Unis ».

Quant aux objectifs visés, il s’agit de « Plaider pour des sanctions contre « le président Condé et ses associés qui sont complices de violations des droits de l’homme [et] d’étouffement de la liberté d’expression contre l’opposition guinéenne ». Puis de « communiquer avec les principaux bureaux de la Maison Blanche, Joe Biden, le Département d’État et le Congrès pour sensibiliser le public aux irrégularités présumées des élections ».

Egalement « d’aider à déterminer ‘’les gouvernements étrangers clés pour un engagement immédiat’’. Et enfin ‘’coordonner les réunions avec d’autres organisations’’ sur la base de stratégies convenues d’un commun accord».

Et dans le contrat, il apparaît que « le président Alpha Condé a eu recours à la coercition, à l’intimidation et à d’autres activités de corruption pour modifier les résultats des élections et faire en sorte que la Commission électorale le déclare vainqueur », affirme le contrat de consultant d’Ambessa.

Des informations que le colonel Richard Orth n’a pas souhaité commenter, selon le site en tout cas pas sans l’aval de son client.

Du côté de l’Union des forces démocratiques de Guinée, on nie toute implication de Cellou dans cette démarche, bien qu’elle soit légale. Joint au téléphone, le coordinateur adjoint de la cellule de communication de l’UFDG déclare que « dans l’entente, les papiers qui sont écrits, nulle part l’UFDG n’apparaît. Même le président s’était étonné, il ne sait pas d’où cela est venu. Lui, il n’a donné mandat à personne (…) ».

A la question si le parti n’est pas mêlé à la démarche Joachin Baba Millimouno répond : « pas du tout ! ». Mais, explique-t-il, « c’est une démarche qui a été menée par des membres de la diaspora dont certains sont membres de l’UFDG (…). Ils ont agi en leurs noms. »

Néanmoins, tempère-t-il, « le contrat même a été enregistré légalement et la pratique n’est pas du tout interdite. Ce sont des activités légales, ce n’est pas illicite. Dans l’article, on parle même du lobby du gouvernement… chez nous, ce n’est pas connu mais ailleurs, c’est des pratiques banales (courantes) ».

En ce qui concerne le pouvoir, selon foreignlobby.com, « le gouvernement guinéen a sa propre équipe de lobbying à Washington, avec Scribe Strategies & Advisors enregistré pour représenter l’ambassade de Guinée à Washington depuis juillet 2019». Le site précise que «la société a publié 120 000 $ de paiements de l’ambassade au moment de l’engagement ». Des informations que nous avons tentées de vérifier auprès du porte-parole du gouvernement, mais sans succès.

Ce qui n’est pas le cas de l’ambassadeur de Guinée aux Etats Unis. Contacté par Guineenews à New York, Kerfalla Yansané apprécie une « démarche très professionnelle ». Avant d’enchaîner, « ma réponse est très simple. En tant qu’Ambassadeur, ma mission est de défendre les intérêts de la Guinée et de protéger les communautés guinéennes présentes sur le sol américain, sans aucune distinction.  D’autres personnes sont libres avec leur conscience de mener des activités contre leur pays ».

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