Au pouvoir depuis 1949, fort de 91 millions de membres, le Parti célèbre en juillet son centenaire. Sous la férule de Xi Jinping, son secrétaire général depuis 2012, il poursuit un “rêve chinois” qui remet en cause le vieil ordre mondial, analyse ce magazine hongkongais proche de Pékin.
Il y a un peu plus de cent ans, en 1919, alors que la Chine était réduite à l’état de victime, à la merci du couteau brandi par l’oppresseur, éclatait le mouvement du 4 mai [mouvement nationaliste principalement dirigé contre l’appétit expansionniste du Japon], qui visait à sauver la nation du désastre et fut accompagné par le bouillonnant Mouvement pour la nouvelle culture. Deux ans plus tard, en [juillet] 1921, le Parti communiste chinois naissait avec cette même détermination de sauver le pays. Il allait grandir en se nourrissant de tout ce nouveau courant de pensée.
C’est Mao Zedong qui permit à la Chine de se redresser, de se structurer. Avec Deng Xiaoping, le pays fut incité à s’enrichir et à se moderniser. Puis cela fut au tour de Xi Jinping de faire son entrée en scène. Arrivé au pouvoir au moment où la Chine se développait à pas de géant, il a fait de la grande renaissance de la nation chinoise l’objectif ultime de la révolution. Son “rêve chinois” est un rêve de puissance.
Ce rêve de nation forte poursuivi par Xi Jinping repose sur trois piliers : l’autoritarisme, le technologisme et le révisionnisme. La pensée qui préside à la politique de Xi Jinping et toutes les actions qui en découlent sont issues de ce socle. Si ce modèle a jusqu’à présent produit d’excellents résultats, il a aussi engendré une profonde inquiétude dans le reste du monde. Les efforts déployés par le président des États-Unis, Joe Biden, lors de sa récente tournée en Europe, pour consolider ses alliances reflètent la crainte qu’inspire aux Américains et aux Européens l’essor de la puissance chinoise [crainte comparable à celle qu’inspirait à ses voisins l’État de Qin, dont le roi allait devenir le premier empereur de Chine au IIIe siècle avant J.-C.], avec le même résultat : se liguer pour limiter l’ambition d’un puissant rival.
Une gouvernance efficace ancrée dans l’autoritarisme
Cette inquiétude que suscite aujourd’hui aux États-Unis et au sein d’un groupe de grandes puissances traditionnelles une Chine dont le parti aux commandes a été fondé il y a un siècle ne se limite pas au seul fait que le pouvoir de la Chine est en train de dépasser le leur sur tous les plans : elle comprend aussi la crainte que leur système de gouvernement puisse se révéler dépassé comparé au sien, la suite sur https://www.courrierinternational.com/article/anniversaire-100-ans-le-parti-communiste-chinois-plus-puissant-que-jamais