Le Burkina Faso s’est réveillé après un dimanche troublé par des mutineries dans plusieurs casernes militaires du pays, à Ouagadougou, mais aussi à Kaya et Ouahigouya. Egalement, plusieurs sources font état de l’arrestation du président Roch Marc Christian Kaboré, qui serait détenu dans un camp militaire de la capitale.
Joint au téléphone par France 24 pour analyser ce coup d’Etat en cours au Burkina Faso, Antoine Glaser, spécialiste de l’Afrique et ancien patron de la « Lettre du continent » qui est devenu « Africa intelligence », n’est pas passé par quatre chemins pour évoquer les deux erreurs qui ont coulé Roch Christian Kaboré, le président burkinabé.
La première, selon lui, relève d’erreur d’appréciation : reformer l’armée qui, selon lui, se reconnaissait toujours au chef suprême déchu, Blaise Comparé. « Un président français avec qui j’ai échangé m’a dit qu’il a conseillé Roch Kaboré de réformer son armée, mais les conseils n’ont pas été suivis.
Le deuxième grief, c’est sa gestion du massacre de 53 gendarmes par les jihadistes. Mal équipés, ils avaient des difficultés pour se nourrir. La nouvelle de leur massacre a eu du mal à passer dans l’armée et même dans la population. Ces faits réunis peuvent expliquer cette mutinerie.
Bien avant Antoine Glaser, le journaliste de France 24, Perelman, a pour sa part dit que personne n’est surpris de ce qui est arrivée justifiant le coup de force pour sa part par le manque d’équipements militaires. Toute chose qui, selon lui, expose les soldats aux armes sophistiquées des jihadistes, rapporte Maliweb.