Le gouvernement guinéen, sous l’égide de la junte militaire, envisage lever d’importants fonds sur le marché financier intérieur pour financer des projets de réalisation d’infrastructures.
L’émission des Obligations du trésor aura lieu le 20 avril prochain. Et portera sur un montant minimum de 800 milliards de francs guinéens pour un objectif 1 500 milliards de francs guinéens.
Pour cette première opération d’émission des Obligations du Trésor sous le CNRD, le bon arrive à maturité dans 5 ans pour un taux d’intérêt annuel de 14,75%.
Le ministère de l’Économie, des Finances et du Plan précise dans un communiqué que l’opération vise à financer 87 projets dans les secteurs comme les routes, la santé, l’éducation, la promotion féminine et les personnes vulnérables.
“Les adjudications des Obligations du Trésor (ODT) s’effectuent par voie de vente aux enchères. Chaque adjudication met en concurrence les banques et entités disposant d’un compte de règlement ou d’un compte courant à la BCRG (souscripteurs directs)”, précise la note du département des finances. “Les autres souscripteurs (souscripteurs indirects), personnes physiques ou morales, quel que soit le lieu de résidence, peuvent également souscrire aux ODT sur le marché primaire par l’intermédiaire d’un souscripteur direct”, ajoute-t-elle.
Privé d’importants financements internationaux depuis le renversement du régime Condé en septembre, le gouvernement guinéen se tourne donc vers le marché intérieur pour faire face aux besoins de financements de ses projets.
Les autorités espèrent à travers l’opération, diminuer les tensions de trésorerie de l’Etat en empruntant des dettes sur une maturité de moyen et long termes.
L’émission des Obligations du Trésor intervient alors que le stock de la dette publique du pays connait une hausse vertigineuse en raison de l’exposition de la dette intérieure. Au 31 décembre 2021, sur une dette totale de 63 572,11 milliards GNF, soit environ 6,954 milliards USD, la dette intérieure représentait 43,5%, soit environ 3,025 milliards USD contre 3,9 milliards USD pour la dette extérieure.
La dette intérieure était constituée des Bons du trésor à moins d’un an (11%), des Emprunts Obligataires de 3 ans (3%), de la dette titrisée (3,8%), des avances à court termes de la BCRG (5%), de la recapitalisation de la dette BCRG (15,7%), des crédits TVA et des arriérés de dépenses (0,92%).
Samuel Camara EmergenceMag