Au lendemain du putsch de militaires qui ont renversé Ali Bongo au Gabon, le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine a annoncé jeudi 31 août la suspension avec effet immédiat du pays.
L’organisation continentale « condamne fermement la prise de pouvoir par les militaires en République du Gabon » et « décide de suspendre immédiatement la participation du Gabon de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions », a annoncé l’UA dans un communiqué publié sur X. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’organisation « décide de suspendre immédiatement la participation du Gabon de toutes les activités de l’UA, de ses organes et institutions », peut-on aussi lire.
La réunion était présidée par le commissaire aux Affaires politiques de l’Union africaine, le Nigérian Bankole Adeoye, et l’actuel titulaire de la présidence tournante du conseil, le Burundais Willy Nyamitwe.
Le même jour, le comité des chefs de l’armée a annoncé que le général Brice Oligui Nguema prêtera serment en tant que « président de transition » lundi 4 septembre devant la Cour constitutionnelle.
Le nouvel homme fort du pays, qui a renversé mercredi Ali Bongo Ondimba – à peine réélu – en accusant son camp d’avoir truqué les résultats de la présidentielle. Il a également annoncé la « mise en place progressive des institutions de la transition » et promis que le pays respectera tous « ses engagements extérieurs et intérieurs ».
« Le président de la transition prêtera serment devant la Cour constitutionnelle le lundi 4 septembre 2023 à la Présidence de la République », a annoncé à l’antenne des télévisions d’État le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi, porte-parole du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui rassemble l’ensemble des chefs de corps de l’armée.
Le général Oligui a aussi « décidé (…) de la mise en place progressive des institutions de la transition », dont la durée n’a pas été précisée, et « instruit l’ensemble des secrétaires généraux, cabinets ministériels, directeurs généraux et tous les responsables des services de l’État d’assurer dans l’immédiat la reprise effective du travail et la continuité du fonctionnement de tous les services publics », selon le porte-parole.
Le président de transition « tient à rassurer l’ensemble des bailleurs de fonds, des partenaires au développement ainsi que les créanciers de l’État que toutes les dispositions seront prises afin de garantir le respect des engagements de notre pays aussi bien sur le plan extérieur qu’intérieur », a conclu le colonel Manfoumbi Manfoumbi.
L’opposition demande à la junte de terminer le décompte des voix
Par ailleurs, la principale plateforme de l’opposition au Gabon a demandé aux putschistes d’achever le comptage des bulletins de vote pour reconnaître la « victoire » de son candidat.
La plateforme Alternance 2023 a également « invité les forces de défense et de sécurité à la discussion afin d’évaluer, dans un cadre patriotique et responsable, la situation et de trouver, entre Gabonais, la meilleure solution » pour « permettre au pays de sortir grandi de cette situation ».
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Selon les résultats proclamés officiellement une heure avant le coup d’État, et que les putschistes ont estimé truqués, Albert Ondo Ossa avait recueilli 30,77 % des voix contre 64,27 % à Ali Bongo, au pouvoir depuis 14 ans.
Après avoir remercié vivement, au nom de la « Patrie reconnaissante », l’armée de s’être « dressée contre un coup d’État électoral » et avoir ainsi « épargné » au Gabon la perte « de vies humaines », Mike Jocktane l’a invitée à « superviser » la « reprise du processus de centralisation des résultats » de la présidentielle de samedi qui « verra la victoire de M. Ondo Ossa dans les urnes officialisée ».
Avec AFP