Ouagadougou et Moscou ont conclu un accord, vendredi, pour la construction d’une centrale nucléaire au Burkina Faso. Si le projet aboutit, le pays deviendra le second du continent à posséder une centrale nucléaire après l’Afrique du Sud.

Le Burkina Faso et la Russie continuent de resserrer leurs liens. Un accord a été signé, vendredi 13 octobre, pour la construction d’une centrale nucléaire par Moscou dans ce pays sahélien où moins d’un quart de la population a accès à l’électricité.

Le Burkina Faso, dirigé par un régime militaire depuis l’an dernier, cherche à diversifier ses partenaires et s’est notamment rapproché de la Russie.

« Le gouvernement du Burkina Faso a signé un mémorandum d’entente pour la construction d’une centrale nucléaire », indique-t-il dans un communiqué. « La construction de cette centrale nucléaire a pour objectif de couvrir les besoins énergétiques des populations », poursuit le texte.

La signature de cet accord a eu lieu à l’occasion de la Semaine russe de l’énergie qui se tenait à Moscou, à laquelle le ministre de l’Énergie du Burkina, Simon-Pierre Boussim, participait.

Côté russe, le document a été signé par Nikolay Spasski, le directeur général adjoint de l’agence nucléaire Rosatom.

« Le mémorandum constitue le premier document dans le domaine de l’utilisation pacifique de l’énergie atomique entre la Russie et le Burkina Faso », précise Rosatom dans un communiqué. Le document « vient concrétiser le souhait du président du Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, exprimé en juillet dernier lors du sommet Russie-Afrique au cours d’un entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine« , détaille le gouvernement burkinabè.

Moins d’un quart des Burkinabè ont l’électricité

Fin 2020, seuls 22,5 % des Burkinabè (67,4 % en zone urbaine, 5,3 % en milieu rural) avaient accès à l’électricité, selon des chiffres de la Banque africaine de développement.

« Nous prévoyons, si nous le pouvons, de construire des centrales nucléaires d’ici 2030, de façon à résoudre le problème du déficit énergétique », avait déclaré, jeudi, le ministre Simon-Pierre Boussim, cité par l’agence de presse russe TASS.

« Notre défi est de doubler notre production d’électricité d’ici 2030, ce qui nous permettra de donner un coup de fouet à l’industrialisation de l’Afrique » a-t-il ajouté.

La deuxième centrale nucléaire d’Afrique

Le Burkina Faso importe une grande partie de son électricité de la Côte d’Ivoire et du Ghana voisins et en produit une autre partie localement, principalement par énergie hydroélectrique ou solaire.

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Le continent africain ne compte pour l’heure qu’une seule centrale nucléaire, en Afrique du Sud, à Koeberg, près du Cap.

Le Burkina Faso est gouverné par le capitaine Ibrahim Traoré, arrivé au pouvoir par un coup d’État, en septembre 2022, le deuxième en huit mois.

Depuis son arrivée au pouvoir, le Burkina s’est éloigné de la France, partenaire historique et ancienne puissance coloniale, en obtenant notamment le départ des soldats français de son sol en février.

Dans sa recherche de nouveaux alliés, Ouagadougou s’est notamment rapproché de Moscou.