Quand par le passé, on n’utilisait que de médiocres dans nos gouvernements, des Guinéens ont, à juste raison, taxé leur pays d’étouffoir des talents, des élites. Maintenant que le président Condé essaye des compétences dans le gouvernement Mamady Youla, des hommes dont on peut douter de la bonne foi, clouent ces compétences avérées au pilori et s’engouffrent dans des subjectivités pas très hygiéniques. Même le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo s’y est mis. Indignons-nous.
Un homme qui pendant cinq ans a occupé le poste de Directeur du Renforcement des Systèmes de Santé du projet USAID Deliver, à Washington DC (USA), mérite-t-il ou pas d’être ministre de la Santé dans son pays d’origine ?
Un homme qui a enseigné à la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion de l’Université Lumière Lyon 2, à l’École Nationale des Travaux Publics de l’État et à l’École de Commerce Européenne mérite-t-il ou pas d’être ministre du Budget dans son pays ?
Une femme qui, entre autres, a été Assistante de recherche au sein de la division de la Dette extérieure, Département des projections et des analyses macro-économiques de la Banque mondiale, à Washington DC, et qui, pendant 10 ans a été Economiste principale du Département des opérations de la BAD (Banque Africaine de Développement) dans des grands pays comme la Tunisie, le Maroc, l’Egypte, le Soudan, la Libye, mérite-t-elle un poste de ministre du Plan et de la Coopération dans son pays ?
Enfin une femme qui, au sein des départements économiques des délégations de l’Union européenne en Afrique et dans les Caraïbes, a géré d’importants programmes de soutien macroéconomique, d’appui institutionnel et de développement social ; mais aussi qui, en Guinée est l’une des principales personnes ayant rédigé le projet de relance économique post-Ebola, mérite-t-elle ou pas d’être ministre des Finances dans son pays ?