Contrairement à l’information selon laquelle des témoins se seraient désistés, la procureure de la CPI affirme que ceci n’est qu’un mensonge. En effet, 726 victimes ont été autorisées à participer au procès. Il s’agit, selon elle, de femmes, hommes et enfants qui ont directement souffert des événements entre le 25 novembre 2010 et les 8 mai 2011.
Le procès devant la Cour pénale international (Cpi) de l’ex-Chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo s’ouvre le jeudi 28 janvier, à la Haye, au Pays Bas. En prélude, le Procureur Fatou Bensouda, les conseils de la défense de MM. Laurent Gbagbo et Blé Goudé, et la représentante légale des victimes ont animé, ce mercredi 27, une conférence dans les nouveaux locaux de la Cpi suivi depuis Abidjan par visio-conférence.« Nous poursuivons nos enquêtes en Côte d’Ivoire. Mon bureau fera tout pour que justice soit rendue. Et cela, pour que les auteurs de crimes rendent des comptes dans les deux camps. Tel est le mandat juridique de mon bureau », a indiqué le Procureur de la Cpi, Fatou Bensouda. Avant de révéler à propos du camp-Ouattara: « Nous avons commencé en 2015 et nous avons intensifié nos enquêtes dans le camp pro-Ouattara. »Dans une adresse aux Ivoiriens, elle a affirmé que l’objectif de ce procès qui s’ouvre ce jeudi est « d’établir la vérité dans le strict cadre d’une procédure judiciaire. » Au cours des prochains mois, dira-t-elle, l’accusation présentera son dossier en charge. Et va démontrer que les accusés sont coupables de crimes contre l’humanité. Avant d’affirmer : « Notre dossier repose sur la solidité des éléments de preuve que nous avons réunie au cours de nos enquêtes. »Évoquant les rumeurs visant à tromper le grand public en Côte d’Ivoire et ailleurs, le Procureur de la Cpi a fait remarquer que les contrevérités ne servent pas la cause de la justice. Pour elle, le public mérite de connaitre la vérité et les victimes l’exigent. C’est pourquoi, elle a tenu à rassurer que la Cour sera en mesure de donner des informations précises et actualisées tout au long de ce procès sur son site Web.Selon Emmanuel Altit, conseil de Laurent Gbagbo, ce procès est « essentiel ». « Ce procès, le président Gbagbo l’attend avec confiance. Il veut que la vérité, toute la vérité soit dite pour que les Ivoiriens puissent connaître et se réapproprier leur propre histoire », a soutenu son avocat.Quant à Me Geert-Jan Alexander Knoops, conseil de Charles Blé Goudé, il a indiqué attendre la Cour sur le respect du droit des accusés. « Si les droits des accusés sont respectés, ce procès sera historique. Sinon cela ne correspondra pas à un procès équitable », a-t-il souligné. Et à Me N’Dry membre du conseil de Blé Goudé d’ajouter que sont client reste confiant et pense qu’il va repartir dans son pays « libre pour participer à la réconciliation nationale ».Pour la Représentante légale des victimes dans cette affaire, Paolina Massidda ce procès permettra de briser le silence en mettant des noms sur des actes. Et en identifiant les crimes qui correspondent aux souffrances des victimes.726 victimes ont été autorisées à participer au procès. Il s’agit, selon elle, de femmes, hommes et enfants qui ont directement souffert des événements entre le 25 novembre 2010 et les 8 mai 2011. CHEICKNA D. Salif
\n
Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Déclaration aux médias à l’occasion de la conférence de presse du Procureur avant l’ouverture du procès à l’encontre de M. L. Gbagbo et M. Ch. Blé Goudé« Je vous remercie de l’intérêt que vous nous portez et de votre présence parmi nous. À mes côtés se tient aujourd’hui M. Eric MacDonald, premier substitut du Procureur dans le procès qui est sur le point de s’ouvrir à l’encontre de MM. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé.Avant de répondre aux questions des journalistes, j’aimerais m’adresser aux Ivoiriens et leur dire quelques mots. Tout d’abord, je tiens à souligner que l’objectif du procès qui s’ouvrira demain est de faire jaillir la vérité dans le strict cadre d’une procédure judiciaire.Au cours des prochains mois, l’équipe de l’Accusation présentera son dossier à charge et démontrera que les accusés sont coupables de crimes contre l’humanité. Notre dossier repose sur le cadre juridique fixé par le Statut de Rome – le traité fondateur de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la «Cour » ) – et sur la solidité des éléments de preuve que nous avons réunis au cours de nos enquêtes.
L’équipe de la Défense de MM. Gbagbo et Blé Goudé contestera notre dossier. Les représentants des victimes feront part de leurs observations et des préoccupations auxquelles il convient de rester attentif à chacune des étapes du procès.
Enfin, les juges de la CPI veilleront à l’équité et à la diligence de la procédure et c’est à eux qu’il appartiendra de se prononcer sur la culpabilité ou l’innocence des accusés. Tel est le fonctionnement d’une justice indépendante et impartiale à la CPI, et c’est de cette manière que la vérité sera établie.En attendant, j’aimerais vous mettre en garde contre les contre-vérités. Malheureusement, il se répand déjà certaines rumeurs visant à tromper le grand public en Côte d’Ivoire et ailleurs. Mon Bureau mettra tout en œuvre, en coordination avec les organes pertinents de la Cour, pour vous fournir des informations précises et actualisées, de façon régulière tout au long du procès, notamment par le biais du site Web officiel de la CPI :www.icc-cpi.int.
Permettez-moi de mettre les choses au point sur un certain nombre de mensonges déjà diffusés dans les médias sociaux.
• Aucun témoin de l’Accusation ne s’est désisté de l’affaire ;
• L’Accusation a bouclé son dossier en vue du procès ; contrairement à certaines allégations, nous n’avons tenté à aucun moment d’en repousser la date d’ouverture; nous sommes convaincus que les éléments de preuve que nous avons recueillis seront suffisamment convaincants pour prouver la culpabilité des accusés au-delà de tout doute raisonnable.
Les mensonges ne servent pas la cause de la justice et font fi de la souffrance des victimes des graves crimes qui sont au cœur de l’affaire. Le public mérite de connaître la vérité et les victimes l’exigent. Je tiens à vous assurer que la Cour sera en mesure de vous fournir des informations précises et actualisées tout au long de ce procès capital.
Je rappelle que l’objectif de cette procédure est de faire éclater la vérité pour que justice soit rendue aux victimes, et d’empêcher que d’autres crimes de masse ne soient commis.Permettez-moi de clarifier un point une fois encore.
La CPI a été instaurée pour mettre un terme à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves énumérés dans le Statut de Rome, quels que soient le rang, la fortune, la position ou les affiliations politiques de ces personnes. La notoriété des accusés ne saurait les soustraire à l’obligation qui est la leur de rendre des comptes à la justice.
Notre action consiste à rendre justice aux victimes et à faire éclater la vérité, afin de remplir le mandat de la CPI.
À présent, permettez-moi de conclure en réaffirmant clairement que nous poursuivons nos enquêtes en Côte d’Ivoire. Mon Bureau ne ménagera pas ses efforts pour que justice soit rendue et que les auteurs de crimes rendent des comptes dans les deux camps. Tel est le mandat juridique du Bureau, c’est ce que les victimes méritent et c’est ce que l’Accusation est plus que jamais déterminée à accomplir.
Je vous remercie de votre attention.
Fatou Bensouda,
procureur de la CPI Source : Bureau du Procureur
Source: Imatin.net