C’était à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du 28eme congrès des notaires d’Afrique qui s’est tenue hier mercredi 30 novembre à Conakry. Le Président Alpha Condé n’a pas maqué de critiquer les notaires guinéens devant leurs confrères du Benin, Togo, Congo, Centrafrique, le Tchad, le Sénégal ,la Côte d’ivoire, le Burkina Faso ,la Mauritanie, la France ,le Tunisie, le Maroc, l’Algérie ,l’Iles Maurice et l’Espagne tous venus pour assister à ce congrès.
D’entrée de jeu, le chef de l’Etat guinéen a rappelé aux invités que le notaire a une obligation que ceux de la Guinée ignorent souvent : « le notaire, avant d’authentifier un acte, doit vérifier que si tous les ayant droit concernés ont donné leur consentement ».
Et d’enfoncer le clou : «Le grand problème qu’on a aujourd’hui en Afrique, c’est le problème de titre foncier en ville comme dans les campagnes. Qu’est ce qui se passe en Guinée ? Un ayant droit décide de vendre un bien sans l’accord de l’autre ayant droit, l’obligation du notaire est de vérifier si tous les ayant droit ont donné leurs accords. Malheureusement, chers amis africains, ce n’est pas le cas de vos confrères guinéens. Et, nous avons beaucoup de problèmes ». a dit le Président Condé avec un sourire de moqueries comme il le fait souvent.
Et de citer un exemple : « en Guinée, un frère, monsieur Senghor décide de vendre des biens de la famille sans l’accord de ses frères, le notaire avalise .Quelques jours après, on vient demander à ses frères de vider la maison alors qu’ils n’étaient pas même au courant que leur maison est vendue. Voilà le problème que nous avons avec les notaires de Conakry » a déploré le locataire de sekhoutoureya .
C’est pourquoi, pour corriger ces dérapages, le premier Magistrat guinéen indique qu’il y’a de cela deux ou trois ans, il a demandé à les rencontrer pour leur dire de faire bien leur travail. « Vous ne pouvez pas vous permettre que quelqu’un meurt, un de ses fils vient pour vendre ses biens et vous ne vérifiez pas, s’il a l’accord de ses frères et ses sœurs. Et, du jour au lendemain, on vient déguerpir la famille. C’est bien de critiquer les magistrats mais il faut que vous (les notaires) regardez à votre propre porte ».
Parlant de la rencontre en cours, il rassure : « je suis persuadé qu’avec les débats éclairés, vous pourrez corriger ces défis et faire un pas en avant ».
Mouctar Diallo