Cherif Mohamed Abdallah est président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaire (GOHA). Dans cet entretien accordé à notre reporter, il nous parle du cas des victimes de pillages des différentes manifestations, la situation économique actuelle du pays et les faiblesses des autorités guinéennes à faire face aux revendications des victimes de pillages.
Contrairement à la gestion actuelle des dirigeants guinéens et syndicalistes, le président du GOHA a parlé les mérites et les actes de reconnaissances en faveur de l’équipe d’hadja Rabiatou Serah et le gouvernement d’alors : « Nous avons commencé a recensé les victimes de pillage de 2007 lorsque le syndicat avait engagé le mouvement. D’abord avant le recensement-là, lorsque Conakry était à feu et à sang la seule organisation qui était nettement sur le terrain pour calmer les gens et faire un travail concret pour que la situation revienne à la normale, et d’éviter la guerre civile dans le pays, c’était bien le GOHA. La preuve, après le mouvement tous les syndicalistes de la république de Guinée accompagnés par Hadja Rabiatou Serah Diallo et feu Ibrahima Fofana se sont transportés au siège du GOHA avec une lettre de reconnaissance et de remerciement, une sorte aussi d’engagement pour dire qu’ils vont nous aider au moment venu pour que les victimes de pillages soient dédommagées. Il y’a de cela dix (10) ans aucun syndicaliste n’a bougé pour nous appuyer dans le cadre du dédommagement des victimes de pillage ».
Selon lui, depuis cette date, à chaque fois qu’il y’a des manifestations en Guinée, les commerçants sont victimes. « Ensuite, il y a eu des événements de 2009. Après le stade il y a 162 cas de pillages ce jour-là. Nous avons recensé ces 162 cas et nous avons joué un rôle primordial pour ne pas que les événements qui se sont produits au stade 28 septembre ne se répercutent dans la rue et dans les villes de l’intérieur du pays. Nous avions calmé la situation et heureusement nous étions écoutés par la junte au pouvoir et par les mouvements politiques ».
Apres cet événement, Abdallah Cherif a précisé également qu’il y a eu les événements de 2012 qui ont aussi causé des pillages. « Avant même ces événements nous avons lancé des messages, mais très malheureusement les pillages sont survenus » a-t-il rappelé.
Bien que les commerçants paient la taxe à l’Etat, mais Abdallah Cherif soutient qu’ils ne sont pas en sécurité, c’est pour quoi ils demandent des dédommagements à l’Etat. « Puisque les commerçants ne sont pas en sécurité, et ils paient des taxes à l’Etat, alors s’ils sont victimes, il n’y’a pas d’autres voies que de réclamer leur indemnisation à l’Etat. Comme les commerçants ne paient pas l’impôt ni à l’UFDG, ni au RPG et non moins à un autre parti politique, alors lorsqu’ils sont victimes ils réclament à l’Etat : maintenant dire qu’on va dissocier ces dossiers à d’autres dossiers politiques, ou à des négociations politiques, celui qui le dit c’est mal comprendre les choses. C’est pourquoi la semaine dernière a lancé des appels expressément à toute la classe politique guinéenne de se lever pour le dédommagement des victimes et ça sera fait » a-t-il réitéré.
D’autre sujet que le président du GOHA a abordé, c’est la situation économique actuelle du pays : « Notre regard sur la situation économique en Guinée est extrêmement difficile. Il y a trop de parole, mais il n’y’a pas de chose concrète. Quand on veut faire venir les investisseur s dans un pays, il y’a des préalables. Il faut bien s’entendre et se comprendre avec ceux qui détiennent la scène de distribution dans le pays. Il n’y’a aucun investisseur dans le monde entier qui investit dans un pays s’il n’est pas assurer à 100% qu’il peut vendre ce qu’il va produire ».
Et d’ajouter : « Il faudrait que les gens comprennent que des investisseurs sont des commerçants. Aucun investisseur ne vient en Guinée parce que nous sommes beaux ou bien, mais il vient pour chercher de l’argent. Si par exemple, ’ils amènent un million de dollars, cent mille dollars ou dix millions de dollars, c’est dans l’espoir de gagner cent millions, deux cent ou un milliard de dollars sinon ils ne vont pas investir. Il faut avoir des gens qui connaissent le terrain, des hommes d’expériences pour savoir comment nous aussi nous pouvons tirer profit dans ça. Si l’Etat regarde seulement de son côté parce qu’un investisseur vient investir et paye les taxes, mais il y a aussi les distributeurs qui sont dans le pays. Il faut penser à eux ».
Il a par ailleurs demandé à ce que les opérateurs soient en sécurité : « Il faut penser comment sécuriser ceux qui sont chez vous. Il faut penser comment associer les opérateurs guinéens avec les investisseurs étrangers qui viennent ».
Après avoir fini de parler des faiblesses des autorités guinéennes, Abdallah Cherif est revenu sur le rôle du GOHA à travers le monde : « En Guinée, nous n’avons pas de bonnes routes, pas d’eau. La sécurité n’est pas assurée à 100%. Il y’a l’obscurité, l’incertitude et souvent il y a des tensions politiques. Il y a des promesses non tenues par les autorités. Ce sont ces difficultés là que nous avons sur le terrain. Nous voyageons et nous sommes en contact avec beaucoup d’opérateurs à travers le monde. Depuis la création de GOHA en 2003 nous avons puis l’installer dans tous les continents. Nous avons des représentations valables dans tous les pays. Nous intervenons pour les ressortissants guinéens d’ailleurs et pour d’autres opérateurs étrangers aussi quand nous sommes saisi pour un problème nous essayons de régler à l’amiable ou nous prenons des avocats pour défendre dans les différents pays à travers le monde ».
Amirou Diallo