Baïdy Aribot, député uninominal de Kaloum sur la liste de l’Union des forces républicaines (UFR) a été victime d’attaque vendredi 12 mai à Coyah. De retour à Conakry, l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports a expliqué sa mésaventure. Dans son intervention, M. Aribot a fait savoir que c’est après son bain qu’il a entendu du bruit surgir dans son hôtel. Celui-ci venait d’être attaqué par des hommes armés.
« Tous ceux qui étaient dans l’hôtel étaient en otage, des expatriés, ceux qui sont là dans le cadre d’Ebola, les jeunes qui étaient avec moi, le personnel de l’hôtel », a-t-il dit, avant d’ajouter qu’il était ciblé, parce que les présumés bandits ont demandé après lui : « Ils ont demandé après moi. J’étais dans la chambre. J’ai regardé par les fenêtres. J’ai vu que tout le monde était à terre. Ils étaient braqués avec des armes de guerre. Ils ont demandé aux jeunes où j’étais. Quand un des jeunes a dit que je suis sorti ils l’ont frappé. Quand j’ai vu ça j’ai pris le courage à deux mains pour sortir.»
Un courage difficile à prendre : faire face-à-face à des personnes armées qui demandent après vous. Mais l’honorable député a bien pu le faire pour éviter les dégâts : «Je me suis mis en face des bandits, armes braquées sur moi. Je me suis mis à discuter avec eux en leur demandant de ne pas tirer, de ne pas faire du mal. Je leur ai dit que si c’est moi qu’ils cherchent je suis devant eux et que s’ils veulent quelque chose je suis prêt à le leur donner. »
C’est ainsi que le député de Kaloum est allé dans sa chambre avec les certains de ceux qui l’ont attaqué. Il leur a donné une somme de dix millions de francs guinéens : «C’est à ce moment j’ai dit que pour vraiment sauver la situation, je vais leur donner dix millions. Je leur ai dit que si je leur donne dix millions, de prendre cet argent, parce que je sais qu’ils ont des problèmes c’est ce qui les conduit dans des situations pareilles. Ils se sont concertés. Ils m’ont suivi jusque dans la chambre. J’ai pris l’argent pour le leur donner. Après quelques minutes ils sont partis. »
Mais apparemment, l’argent n’était leur objectif, mais liquider le député. Car quand il a voulu sortir de l’hôtel pour rentrer à Conakry, son véhicule a été criblé de balles : «J’ai dit que je ne peux pas dormir là-bas. Il me faut retourner à Conakry. Pendant que je mettais les bagages dans le véhicule et que je demandais au chauffeur de ressortir le véhicule de la cour par arrière, c’est à ce moment que j’ai reçu des rafales de balles sur mon véhicule. Je suis allé me cacher quelque part. Dans ma cachette, j’ai pris mon petit téléphone pour communiquer avec le président Sidya. Ce dernier a alerté le Directeur général de la police, M. Garhé et le coordinateur de la gendarmerie, M. Samoura. » Et plus d’une heure après, la brigade anti criminelle de Kagbélen est venue le chercher. « C’est Dieu qui m’a sauvé. J’ai vu la mort en face, hein ! Quand je me suis retrouvé en face des bandits, j’ai pensé directement à Thierno Aliou Diaouné.»
Thierno Aliou Diaouné, ancien ministre de la Jeunesse et coordinateur du Fonds des Nations unies pour la consolidation de la paix (PBF) au moment de son assassinat, a été tué par des inconnus en haute banlieue quand il rentrait chez lui.
Saly pour conakryplanete.info