Après l’assassinat du prédicateur saoudien Abdoul Aziz Touwaydjiri, dans la localité de Kantedougou-Balandougou, préfecture de Mandiana, le témoin de la scène du crime en l’occurrence son guide et accompagnateur dans la localité, s’est livré hier jeudi 18 janvier 2018. Après avoir bénéficié des premiers soins au service des urgences de l’hôpital régional de Kankan, il revient sur les circonstances dans lesquelles, l’homme qu’il accompagnait a été abattu froidement par des ‘’donzos’’ (confrérie de chasseurs traditionnels).
Il s’appelle Flany Mory Kanté. Il est originaire de Balandougouba, un village de la préfecture de Mandiana. C’est lui qui transportait sur sa moto le prédicateur saoudien. Après avoir reçu une balle à l’épaule, il se trouve actuellement au service de traumatologie de l’hôpital régional de Kankan, en attendant son évacuation à Conakry, en raison du manque de service de neurochirurgie dans cet hôpital régional.
Selon ses explications, les assaillants qui seraient des hommes de la confrérie des chasseurs de Kantédougou Balandougou, les ont poursuis et ont tiré sur eux, avant de les laisser pour morts lui et le saoudien. « Il y avait deux saoudiens dans la délégation comprenant cinq personnes. Ils étaient dans notre localité le mercredi aux environs de 4 heures du matin. C’était dans le cadre d’une mission d’islamisation (Dawa). Après s’être acquitté de cette tâche, la nuit juste après la prière, ils ont demandé à rentrer. Après le dîner, moi j’ai pris l’un des deux arabes sur ma moto. Les quatre autres membres de la délégation étaient avec des camarades. Juste à la sortie du village, on a trouvé une embuscade sur le chemin, tendue par les chasseurs. Ils ont tiré en l’air, ils ne nous ont pas visés directement. Un peu plus loin, arrivé vers le marché, on voyait un autre groupuscule, mais on ne pensait pas que ça pouvait être eux encore. A peine qu’on les a dépassés, ils ont tiré sur nous, on est tombé. L’arabe est mort sur place et moi j’étais totalement inconscient », a-t-il relaté.
Mais qu’est-ce qui pourrait expliquer cette attaque mortelle ? Le témoin des faits dit en avoir une idée : « Ce sont des donzos, ils sont contre l’islamisation. Ils détestent l’Islam et les musulmans depuis fort longtemps. Il y a de cela quatre ou cinq ans, ils ont détruit une de nos mosquées. L’affaire portée devant les tribunaux n’a abouti à rien. Leur totem, c’est d’entendre parler d’islamisation (Dawa)», a laissé entendre notre interlocuteur.
A noter que le chef des donzos (confrérie des chasseurs traditionnels) a été tué ce jeudi 18 janvier en guise de représailles par un homme barbu qui a été aussitôt arrêté. Quant à l’assassin présumé du prédicateur saoudien, il est toujours en cavale.
Source: Guineematin.com