Le front national pour la défense de la constitution (FNDC) s’apprête à mettre fin à la trêve observée depuis l’apparition officielle de la COVID-19 en Guinée, après l’exception faite le 22 mars, jour du double scrutin. Les opposants au projet de changement constitutionnel annoncent la reprise des manifestions de protestation par une marche prévue en juillet. Ils en ont fait l’annonce dans un communiqué publié ce lundi 15 juin.

Dans ce document dont Guineenews a reçu copie, « le FNDC appelle les populations de Conakry à se préparer pour participer massivement à la Marche pour la liberté et l’alternance démocratique prévue le mercredi 08 juillet 2020». Précisant que « la marche partira du rond-point de la Tannerie pour le Palais du Peuple en passant par l’autoroute Fidel Castro. »

A propos de son objectif, le FNDF, toujours dans le même communique explique que «cette marche pacifique vise à dénoncer l’instrumentalisation de la crise sanitaire pour intensifier les violations graves des droits de l’Homme, exiger la libération immédiate des centaines de militants et sympathisants du FNDC kidnappés à travers le pays et rappeler à M. Alpha Condé qu’il n’y aura jamais de 3ème mandat en Guinée. »

A propos du coronavirus, comme par anticipation, les initiateurs de la marche annoncée déclarent que «depuis l’apparition de la Covid-19, le FNDC a fait preuve de responsabilité en suspendant toutes formes de manifestations pour faire face à la crise sanitaire.» Au contraire, accusent-ils, « par cynisme, le régime de M. Alpha Condé quand à lui en a fait une opportunité pour kidnapper et séquestrer ses opposants, accélérer le déroulement de son agenda politique de coup d’État et de destruction des fondements de la République. Ni la trêve du FNDC, ni la propagation volontaire de la pandémie n’ont étanché la soif du pouvoir à vie de M. Alpha Condé qui a continué de tuer sa population à Coyah (5 morts), Dubréka (1 mort) et Kamsar (1 mort). » Et clamer que  «le moment est venu pour les patriotes de se remobiliser pour sauver la nation et le peu de valeurs morales qui nous restent.»

Reste à savoir quelle sera la réaction, du pouvoir, en premier lieu le président Condé. Surtout que ce lundi 15 juin, coïncide à la fin de l’Etat d’urgence sanitaire dont il a pris l’initiative de la prorogation il a un mois.