Un couple français a été interpellé début octobre à Limoges avec en sa possession 20 000 euros en billets moisis. Des billets qui viennent du stock pillé dans la banque centrale de Benghazi en Libye, fin 2017. À l’époque, le centre-ville où est située l’établissement avait été repris aux islamistes par les forces de Khalifa Haftar. Et des témoins accusent le fils de l’homme fort de l’est du pays de s’être emparé de ces liquidités qui affluent depuis en Europe.

Fin 2017, le centre-ville de Benghazi était encore désert, l’eau s’écoulait dans les rues dont celle où était située la banque centrale. Des sources fiables avaient alors avancé que le pillage de cette banque était le fait du fils de Khalifa Haftar, ce qu’un rapport du groupe d’experts de l’ONU avait confirmé en septembre 2018.

Transfert vers un lieu inconnu

Selon ce rapport, Saddam Khalifa Haftar, qui dirige la brigade 106 de l’armée nationale libyenne, a ordonné le transfert de cet argent vers un lieu inconnu. Il a été aidé par des membres de l’armée nationale libyenne (ANL) sous haute protection sécuritaire.

Toujours selon le rapport de l’ONU, le contenu de cette banque est estimé à 640 millions de dinars libyens, 160 millions d’euros et deux millions de dollars, plus 6 000 pièces de monnaie en argent.

Pas le premier pillage ?

Cette banque était sous l’autorité du vice-ministre de l’Intérieur, Faraj Gaim, emprisonné par les forces de Khalifa Haftar peu de temps avant le pillage. Quant à Saddam Khalifa Haftar, ce n’est pas la première fois qu’il est accusé de voler une banque. Il l’a déjà fait à Tripoli en 2011, où il a été légèrement blessé.

L’argent moisi circulant en France et en Allemagne provient donc très probablement à l’origine de la banque centrale de Benghazi. Reste à savoir comment il est arrivé là.