Malgré qu’elles soient un droit constitutionnel, l’État guinéen demande de surseoir aux manifestations de rue, pour cause du coronavirus qui frappe depuis plusieurs mois le pays.

Interrogé à ce propos, le président de l’UDRG (Union des démocrates pour la renaissance de la Guinée), estime que cette décision devrait être motivée avant d’être prise.

Selon Bah Oury, l’argument avancé par le gouvernement n’est pas justifié au regard de tout ce qui s’est passé et invite celui-ci à privilégier l’intérêt général.

«La liberté de manifester est un droit constitutionnel. Pour interdire une manifestation, il faut que cette décision soit dûment motivée. Par contre, le fait de dire que, nous sommes dans une période d’urgence sanitaire liée au COVID-19, ne peut pas être une justification suffisante pour interdire la manifestation, puisque les élections présidentielles ont été organisées durant la période d’urgence sanitaire. Des meetings, des rassemblements extrêmement importants ont été organisés ; donc l’argumentation pour la justification de l’interdiction n’est pas suffisante. Lorsqu’un gouvernement agit, il doit agir dans le sens de l’intérêt général et non pas dans le sens d’utiliser la loi ou d’utiliser ses prérogatives uniquement pour satisfaire ses intérêts personnels. Cette décision n’est pas du tout fondée au regard du contexte politique et au regard de l’argumentation utilisée par le régime en place», a dénoncé Bah Oury, lors d’un entretien avec la rédaction de Mosaiqueguinee.com, ce lundi 23 novembre 2020.

Mama Adama Sylla