La plupart des immeubles ou des hôtels qui bordaient le littoral dans le quartier de la Camayenne ont été marqués par des croix rouges. Et il a fallu peu de temps pour que ces marquages ne disparaissent de la plus belle des manières, avec des couches de peinture. Ce mercredi 17 mars 2021, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire a, lors de son passage dans l’émission “On Refait le Monde” de Djoma TV, profité pour expliquer les raisons de cette volte-face de son département, qui jurait d’épargner aucun occupant illégal dans cette vaste campagne de déguerpissement.
« Tous ceux qui ont fait des remblais, déjà vous avez la situation qui est apparente au niveau de la Camayenne, ils ont été facturés à 3 milliards 800 millions gnf qui sont versés dans les caisses de l’État. Si vous avez le temps vous venez, je vous donne la copie. Nous avons envoyé une équipe pour faire les levées, parce que le coin est immatriculé au nom de l’État. C’est un moyen pour un premier temps pour permettre de mettre fin à ces pratiques. On ne baille pas, il est immatriculé au nom de l’État et l’État fait ce qu’il veut. », précise-t-il. Sans nier l’évidence, Ibrahima Kourouma a ajouté ceci : « Je suis d’accord quand vous dites que la population est en avance sur le l’État en matière domaniale dans ce sens, mais cela s’explique. Avant l’accession du président de la République, le professeur Alpha Condé, au pouvoir en 2010, il n’y avait que 2 codes qui géraient les questions d’urbanisme, d’habitat et de construction. Il y avait le code domanial et foncier qui était fait en 1992 et il y avait le code de l’urbanisme qui est fait en 1998. La mise en application de ces 2 codes ne pouvait pas se faire correctement, pour la simple raison qu’il n’y avait pas de vision. La vision s’explique par une politique…En 2011, le professeur Alpha Condé, pour régler cette question qui fait qu’on ait un système d’urbanisme et un foncier, a demandé à ce que soit élaboré par le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, un document devant servir de politique, pour prendre en compte tous les aspects liés au développement urbain de notre pays. S’il n’y a pas de vision, chacun fait ce qu’il veut. C’est ce qui nous est arrivé. », dit-il.
Pour finir, le ministre Ibrahima Kourouma a fait savoir ceci : « En 2012, ce document a été élaboré et promulgué. C’est ce document qui permet aujourd’hui d’avoir une autre vision et de mettre en application les actions que nous souhaitons faire, dont la récupération des domaines fonciers, les domaines de l’État, la récupération de l’espace et la sécurisation du foncier. Aujourd’hui, je peux vous dire que nous avons récupéré et immatriculé, au nom de l’État, 69000 hectares sur l’ensemble du territoire. On avait des camps qui n’avaient pas de foncier. On avait des écoles qui n’avaient pas de foncier. Et c’est comme ça qu’on a vécu. »
Mamadou Yaya Barry