Le prince Philip, époux de la reine d’Angleterre, est mort ce vendredi 9 avril au matin à l’âge de 99 ans, a annoncé le palais de Buckingham. Discret, il avait vécu tout au long de sa vie dans l’ombre de sa femme.
Philip Mountbatten, prince de Grèce et du Danemark, est né le 10 juin 1921 à Corfou, en Grèce. Fils du prince André de Grèce et de la princesse Alice de Battenberg, petit-fils du roi George Ier de Grèce, il était le benjamin d’une fratrie de cinq enfants avec ses quatre sœurs : Marguerite, Sophie, Théodora et Cécile. Il était également apparenté à la reine Victoria.
Si la vie de la reine d’Angleterre est bien connue, celle de son époux l’est un peu moins. Pourtant, il est celui à avoir occupé le plus longtemps le rôle de consort du Royaume-Uni, accompagnant pendant près de soixante-dix ans Elisabeth II lors de ses déplacements.
Une enfance tumultueuse
Face à l’instabilité politique qui règne en Grèce, les parents de Philip ont été contraints de quitter le pays en 1922. Pourtant issu d’une famille royale, c’est sans argent que Philip s’exile en France, à Saint-Cloud, auprès de la princesse Marie de Bonaparte, épouse de l’un des frères du père du prince Philip et descendante de Napoléon Ier.
Peu de temps après, la mère de Philip, atteinte de schizophrénie, finit par être internée, tandis que son père fait sa vie dans le sud de la France, obligeant Philip à grandir loin des siens dans plusieurs internats. D’abord en Angleterre, puis en Allemagne et enfin en Écosse. Ses sœurs, elles, ont fait leur vie en Allemagne après avoir épousé des aristocrates allemands, proches d’Adolf Hitler.
En 1939, Philip rejoint la Royal Navy et c’est à cette occasion qu’il rencontre la princesse Elisabeth, alors adolescente, avant de partir servir pour la Seconde Guerre mondiale. Cette date marque la vraie première rencontre entre les deux futurs époux et ce que la reine décrira plus tard comme « un coup de foudre pour le prince Philip ».
Sa vie avec Elisabeth Windsor
En 1945, commence alors l’histoire d’amour entre Philip et Elisabeth, ce qui ne plaît pas forcément à la famille royale et notamment à la « reine mère ». La raison ? Les origines grecques de Philip et le fait qu’il ne soit pas de nationalité anglaise. Un autre point dérange aussi : les positions bien trop à gauche et modernes de Philip alors que la famille royale est attachée aux traditions.
En 1946, Philip a demandé la main d’Elisabeth au roi, tout en renonçant à son allégeance pour la couronne grecque, à son titre de prince. Il demandera également à être naturalisé.
Le mariage est ensuite célébré en l’abbaye de Westminster le 20 novembre 1947. La cérémonie sera d’ailleurs intégralement diffusée sur les ondes du monde entier. Après leur union, Philip devient le duc d’Édimbourg, comte de Merioneth et baron de Greenwich.
Quatre enfants naissent de l’union du prince Philip et de la reine Elisabeth : Charles (prince de Galles), Anne (princesse royale), Andrew (duc d’York) et Edward (comte de Wessex).
Dans l’ombre de la reine d’Angleterre
Depuis le couronnement de la reine en 1952, jusqu’à sa retraite en août 2017, le prince Philip a secondé Elisabeth II dans de nombreuses sorties publiques et engagements officiels : 22 219 très exactement. Il enregistre ainsi le record de longévité des princes consorts britanniques avec plus de six décennies à être dans l’ombre de la reine.
En 1956, le prince Philip a lancé le Prix international du duc d’Édimbourg qui récompense l’accomplissement d’adolescents et de jeunes adultes. D’abord destiné au Royaume-Uni, ce programme s’étend aujourd’hui sur 144 pays. Très engagé, le prince Philip a également soutenu près de 800 associations et a participé à la création en 1961 de la première organisation mondiale de protection de l’environnement, WWF, dont il en sera le président pour le Royaume-Uni pendant vingt ans.
Malgré sa grande discrétion, la reine Elisabeth II dira du prince Philip qu’il était « sa force et son soutien ». Le 20 novembre 2017, le couple royal avait fêté ses 70 ans de mariage.