A N’Djamena, la capitale du Tchad, la population ne sait plus à quel saint se vouer. Les rumeurs sur une entrée imminente des rebelles dans la capitale sèment le chaos dans la matinée du lundi 19 avril 2021. Selon plusieurs sources contactées sur place, des écoles ont préféré libérer leurs élèves.
L’axe du Palais présidentiel [centre-ville] est bloqué à la circulation, tandis que des chars sont aperçus sur certains axes et ronds-points, mentionne le journal Alwihda.
Depuis plusieurs jours, des rumeurs sur la progression de groupes rebelles en provenance de la Lybie sur la capitale préoccupe la population. Le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Cherif Mahamat Zene se veut rassurant : « Il n’y a rien, absolument rien, qui puisse justifier la panique dont est prise une partie de la population à cause de la propagande malveillante entretenue sur les réseaux sociaux ». « J’appelle donc au calme », déclare le ministre, dont les propos sont rapportés par Alwihda.
Au Tchad, l’éventuel sixième mandat du président Idriss Déby Itno ne passe toujours pas. Le dimanche 11 avril 2021, alors que l’élection présidentielle se tenait dans ce pays de l’Afrique centrale, un groupe rebelle dénommé Front pour l’alternance et la cohésion au Tchad (FACT), en provenance de la Libye, a lancé les hostilités.
Le FACT, ce groupe politico-militaire, qui veut une alternance au pouvoir, a indiqué vouloir marcher sur N’Djamena, rapporte le journal Tchad Info. Depuis plusieurs jours, ce groupe multiplie des communiqués de presse. Dans leur sortie médiatique du dimanche 18 avril 2021, cette force armée a donné des instructions.
« Nous rassurons la population de la ville de N’Djamena et sa couronne notamment le personnel diplomatique, les agents de l’Organisation des Nations unies, les partenaires, les expatriés travaillant au Tchad de garder leur calme et d’éviter tout déplacement non impérieux à l’extérieur de la ville de N’Djamena. Nous invitons également les parents d’élèves de garder provisoirement leurs enfants à la maison et ceci jusqu’à nouvel ordre », a indiqué le coordonnateur politique de la communication du FACT, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol.
Les 2 et 3 février 2008, N’Djamena était tombée entre les mains des rebelles, qui ont tenté de renverser le régime du président Idriss Déby Itno, venu au pouvoir le 1 décembre 1990 suite à un coup d’Etat.