L’Alliance Femme et Média (AFEM) a organisé hier vendredi 17 décembre, dans un réceptif hôtelier de Conakry, la sixième édition de la cérémonie de remise du Prix Hadiatou Sow du journalisme, « Prix du reportage et des métiers de la technique ». Pour cette édition, les thèmes retenus cette année étaient des reportages sur « Le viol, l’insécurité, la santé et la citoyenneté ». Pour les organisateurs, l’objectif est de compétir, mais surtout pour valoriser et révéler des valeurs féminines, dit-elle.
La Directrice Générale de l’Alliance Femme et Média (AFEM) Monique Curtis a, dans son discours de circonstance, remercié toutes les personnes et les entreprises pour leur engagement à encourager, à soutenir l’excellence féminine dans les médias, avant de rappeler d’où vient le Prix Hadiatou Sow du journalisme? Et qui est Hadiatou Sow ? « C’est une question récurrente. Le prix Hadiatou Sow du journalisme vient d’un constat amer. Des femmes journalistes sont trop rarement mises en avant. Les femmes de médias sont peu présentes dans les instances dirigeantes des médias, des étoiles très souvent ignorées… C’est le point de départ du Prix Hadiatou Sow du journalisme porté par l’Alliance. Qui est Hadiatou Sow ? Elle est une référence, un modèle, une journaliste compétente jouissant d’une forte notoriété dans son métier et dans un milieu peu reconnaissant de la qualité professionnelle des femmes. C’est une icône qui incarne les valeurs et le combat que nous portons.»
Et la Directrice Générale de l’AFEM de poursuibvre en ces termes : « En 2015 déjà, l’étude du paysage médiatique guinéen commandité par FEI révélait que la direction d’un média revient à un homme dans 95 % des cas dans le privé et dans 73 % des cas dans le public. Et pourtant, près d’un quart des techniciens sont des femmes, sans différence entre secteur public et privé. Dans le journalisme, la part des femmes est globalement de 29 % mais ce chiffre augmente de 8 points dans le cas des journalistes non-rémunérés. Les médias guinéens se féminisent. La disparité homme et femme reste encore plus visible au poste de responsabilité. »
Elle a ensuite félicité les candidates pour leur engagement et les lauréates pour leur perspicacité. « Dorénavant et à compter de 2021, le prix Hadiatou sow du journalisme récompense désormais les techniciennes des médias, les photographes de presse et les camérawomen. Le journalisme est riche de ses métiers et de leurs orfèvres. »
Pour finir, la Directrice Générale de AFEM a lancé une invite à l’endroit des hommes des médias. « Ce que nous attendons des médias guinéens, notre vision est un monde où existe une diversité de voix et de perspectives dans les médias d’information. Nous considérons cela comme la pierre angulaire de la démocratie et de la liberté d’expression… » Aux sponsors, elle dira ceci : « Permettez-moi de prendre cette auguste assemblée à témoin pour vous exprimer notre infinie reconnaissance en vous assurant que travailler avec vous a été pour nous un privilège et une chance exceptionnelle. »
La ministre de l’Information et de la Communication, Rose Pola Pricemou, présente à cette cérémonie de distinction des femmes des médias, a exprimé toute sa satisfaction. « Je suis donc heureuse de l’existence de ce prix. Je voudrais féliciter l’ensemble des participants, particulièrement les lauréates mais surtout rappeler à chacune des participantes, l’immensité de notre réussite, que l’immensité de notre réussite dépasse celle du monde. Il suffit de croire, de s’y engager, de travailler avec abnégation et sans relâche. Revenez donc la prochaine année avec plus d’enthousiasme et d’envie de décrocher ce prix. Aux membres du jury, soyez remerciés de la patience du temps et du travail de fond effectué dans cette aventure, séparer des candidates avec autant de qualité n’est pas chose aisée. Mais vous avez su, avec professionnalisme, remplir cette confiance. Je voudrais pouvoir terminer mon propos, vous rassurer de la volonté ferme du gouvernement guinéen, à travers mon département, à accompagner toutes les initiatives visant à promouvoir l’excellence dans le domaine de l’information et de la communication. Bravo au groupe Alliance Femme et Média pour ce type d’initiative, merci à tous. »
L’une des lauréates à cette sixième édition, Hadiatou Barry, journaliste à la RTG, dit être très contente et honorée de recevoir ce prix. « En 2016, j’ai obtenu aussi le prix de la télévision et cette année aussi j’obtiens ce prix dans la catégorie santé, j’ai produit un reportage sur l’automédication en temps de covid-19. Donc ça fait vraiment plaisir et ça fait chaud au cœur. Je dédie ce prix à toutes les femmes journalistes dans ce pays et qui se battent du jour au lendemain, qui traitent surtout les sujets de santé, parce que ce n’est pas facile…Je dis merci à tous les organisateurs. Je dédie aussi ce prix à toutes ma rédaction, à la rédaction politique du journal Télévisé, parce que grâce à cette réduction j’ai pu m’affirmer encore une fois…Je recommande à toutes les femmes journalistes de postuler à des concours parce que ça nous permet d’être vu et de valoriser le travail qu’on est en train de faire », a-t-elle laissé entendre.
Il faut retenir qu’il y avait eu au total 11 candidatures et parmi lesquelles 7 ont été nominées dans les catégories Prix TV, presse écrite, Photographe de presse, Camérawomen, Technicienne TV, Prix spécial archive et documentation et Prix spécial des pionnières. Pour cette sixième édition, il n’y a pas eu des Prix décernés pour la Radio et presse en ligne.
Mamadou Yaya Barry