Décidément, les structures jadis acquises pour la cause du chef de file de l’opposition ne sont plus d’accord avec Mamadou Cellou Diallo. Pour avoir pris langue avec l’ancien chef de la junte guinéenne Moussa Dadis Camara pour la présidentielle du 11 octobre 2015. C’est le cas de la puissante Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon qui a pion sur la communauté peul. Lisez plutôt ce communiqué.
L’inculpation de Mr. Daddis Camara pour complicité dans les crimes contre l’humanité de 2009, constitue une étape importante dans la lutte contre l’impunité en Guinée. En effet, de nombreux crimes d’état ont émaillé notre histoire. Mais, c’est la première fois qu’un ancien chef d’état guinéen a été interpellé par la justice.
Cette avancée est le fruit de combats de citoyens guinéens et d’étrangers qui ont fait de l’éradication de l’impunité la priorité de leurs actions militantes. Pottal-Fii-Bhantal saisit la présente occasion pour les remercier. Parmi eux, on peut citer l’avocat, Norman Siegel qui nous a assisté gracieusement dans de nombreuses démarches auprès des autorités américaines, des fonctionnaires de l’ONU et du gouvernement Américain, l’OGDH, le FIDH, de nombreuses organisations internationales des droits de l’homme et les membres de notre organisation dont l’engagement reste exemplaire. Les victimes – à travers leurs associations – ont fait preuve de patience et de détermination, défiant les préjugés, l’isolement, les intimidations et les tentatives de corruption durant les cinq dernières années. C’est l’occasion de les encourager d’avantage et de leur assurer de notre soutien sans faille.
L’inculpation de Mr. Daddis Camara devrait servir de leçons à tous les gouvernants guinéens. Elle ouvre des perspectives pour faire du combat pour la justice – sans compromis et sans arrière-pensées politiciennes – la garantie d’un cheminement vers la démocratie. Elle montre que sous la pression des citoyens, la justice est possible. Le combat pour l’éradication de l’impunité est un devoir citoyen. Il appartient à toutes les forces vives de la nation de le continuer tant à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon a choisi de faire des crimes de Septembre 2009, un point d’exemple de la lutte pour les droits de l’homme en Guinée. Du fait de l’indignation internationale, de la disponibilité de preuves et des présumés coupables, ces crimes peuvent être élucidés et rompre le cycle de la violence d’état qui a compromis le développement de la nation. En outre, de solides présomptions font des présumés coupables des massacres de 2009, les auteurs des crimes de 2006 et de 2007. Enfin, l’impunité dont ces criminels notoires auront joui est la cause des assassinats de plusieurs dizaines de guinéens pendant la période de transition et après les élections de 2010.
L’inculpation de Mr. Daddis Camara ne doit pas rester lettre morte comme celles de ses comparses. La pression des forces vives doit s’exercer sur le gouvernement guinéen pour qu’il mette fin au déni de justice dans le but de diviser la nation et à sa manipulation à des fins électorales.
Les juges guinéens doivent impérativement ordonner la mise aux arrêts de tous les inculpés dont les membres du gouvernement, Mr. Claude Pivi et Mr. Moussa Thiegboro Camara.
Le ministre de la justice doit procéder à l’inculpation de tous les suspects sur lesquels l’instruction judiciaire a statué. Il doit demander l’extradition immédiate du Mr. Daddis Camara. Il devra lancer un mandat international pour l’arrestation et l’extradition de Mr. Toumba Diakité. Enfin, il doit mettre en place, un calendrier précis pour le début et le déroulement des procès des inculpés, assorti de toutes les diligences judiciaires.
Le garde-des-sceaux a reconnu l’état déliquescent du système judicaire guinéen et a admis que le dossier des crimes du 2009 est «trop lourd», pour être traité sans assistance étrangère. C’est ainsi qu’il a sollicité l’assistance d’une organisation de l’ONU pour la localisation de charniers et d’avocats étrangers dans la conduite des enquêtes. Pour ces mêmes raisons, les procès des inculpés doivent être conduits sous les auspices de la CPI afin de garantir leur transparence. Un procès grossier et à l’emporte-pièce – du genre que les gouvernements guinéens successifs ont pris l’habitude de tenir – serait un discrédit aux conséquences calamiteuses pour l’avenir de la Guinée.
Pottal-Fii-Bhantal lance un appel à la CPI pour la mise en place d’un système d’évaluation de l’exécution et de la transparence de ce processus dans les plus brefs délais. En cas de manquement, la CPI devrait prendre en charge les enquêtes sur le dossier des crimes du 28 Septembre 2009.
Aux citoyens guinéens, il appartient de maintenir les pressions à travers les associations des victimes, les organisations des droits de l’homme en Guinée ainsi que le programme JUSTICE IN GUINEA de Pottal-Fii-Bhantal.
Encore une fois nous assurons toutes les victimes de notre soutien sans faille. Nos prières vont pour le repos des âmes de tous les citoyens morts de la répression dans notre pays.
La commission Centrale de Pottal-Fii-Bhantal Fouta-Djallon
Ampliations:
- ICC
- Ministre de la justice de la Guinée
Ministre des droits de l’homme de la Guinée
- FIDH
- OGDH
- Associations Guinéenne des victimes : AVIPA, AFADIS, AGORA, Camp Boiro
- Human Right Watch
- Human Right First
- GLOBAL JUSTICE STATE DEPARTMENT