Le paysage culturel guinéen n’est pas toujours reluisant à cause des multiples problèmes qu’il rencontre. Ces derniers temps, les ensembles instrumentaux qui ont fait la fierté de la Guinée toute entière ont presque tous disparu. Ceux qui existent tirent le diable par la queue. C’est le cas de l’orchestre Sorsornet Rythme de Boké qui traverse une période difficile, a constaté la rédaction locale de Guinéenews© basée, à Boké.
Si la première République a fait de la culture guinéenne son cheval de bataille, cette troisième République a relégué sa culture au dernier plan. Conséquence, la presque totalité des ensembles instrumentaux ont disparu et de nombreux musiciens guinéens de l’intérieur du pays sont abandonnés à eux-mêmes. L’orchestre Sorsornet Rythme de Boké n’échappe pas à cette réalité. Cet orchestre est confronté aujourd’hui à l’insuffisance de matériel musical et au vieillissement de son personnel. Pire, deux membres fondateur de cet emble sont malades alités et sont à la charge de leurs familles. Il s’agit de Mohamed Lamine Diao N’diaye, auteur – compositeur – arrangeur et le chef d’orchestre Amara Bangoura dit « Congolais » (saxophoniste).
Depuis plus de trois mois, ces deux figures de la culture de Kakandé souffrent. Pourtant, depuis 1960, ils ont tout donné à la culturelle guinéenne en général et celle de Kakandé en particulier. Aujourd’hui, ces gardiens de la culture guinéenne n’ont mérité que l’oublie de toutes ces personnes qui les côtoyaient et même des
autorités en charge de la culture.
L’orchestre a aussi enregistré dans sa page noire le décès de 9 musiciens. Cet orchestre de Boké créé en 1962 sous l’appellation de « Laba Jazz », prendra en 1965 le nom de « Nunez Band” de Boké qui est l’affluent de l’océan atlantique exploré par Nunez Tristao. En 1969 il changea de nom, d’où l’appellation « Kakandé Jazz » avant de devenir enfin le Sorsornet Rythme en 1970 et jusqu’a nos jours ce nom demeure.
Cet ensemble orchestral a émerveillé a travers ses différents spectacles tant à l’intérieur du pays que dans la sous région. Il a fait assez d’exploits depuis la première République où il a décroché successivement lors des festivals nationaux des médailles de bronze et d’argent.
A présent, cet ensemble vit grâce à l’appui de certains ressortissants de Boké et des hommes de bonnes volontés, qui œuvrent au maintien de cet orchestre en achetant pour eux, quelques instruments de musique.
De l’avis de certains hommes de culture, l’État doit faire face à notre culture, car selon eux, c’est l’identité de tout un peuple qui est en jeu.
Faut-il souligner que le défunt ministre Ahmed Tidiane Cissé, a lutté pendant longtemps pour rehausser le budget de son département qui représentait moins 2% du budget national. En vain. Ce qui du coup, selon plusieurs cadres de son ministère, lui a empêché de matérialiser son plan d’action jusqu’à sa mort.
Avec l’arrivée d’Amirou Conté à la tête de ce département qu’il connait déjà, les observateurs espèrent qu’il pourra redorer le blason de ce secteur détenteur de l’identité guinéenne. À condition, qu’on lui donne les moyens qu’il faut pour faire rayonner la culture guinéenne tant à l’échelle nationale qu’internationale. La volonté, ne manque, car s’exprimant au lendemain de sa nomination à la RTG, il n’a pas manqué de parler de la relance des ensembles instrumentaux nationaux qui sont presque tous morts depuis plusieurs années.