A la veille des élections législatives en Guinée, prévues le 30 Juin 2013 (1): L’Amérique est-elle encore un modèle de démocratie pour la Diaspora Africaine? Les femmes Africaines sont-elles le moteur de transformation de l’Afrique?
LES FEMMES AFRICAINES: DES AGENTS DU CHANGEMENT ET DE LA PAIX.
Madame Doussou Kondé anime plusieurs associations (2) aux Etats-Unis, notamment pour la défense des droits de femmes, c’est une activiste. Toutefois, les problèmes des femmes guinéenes sont ceux que l’on retrouve dans toute la diaspora. « Ces femmes n’ont pas de vie de famille. » Elles ne comprennent pas le système U.S., car la culture guinéenne ne peut pas être basée sur un système d’argent souligne Madame Kondé. La culture guinéenne est basée sur des valeurs positives comme le respect de la famille. Elles n’ont pas une connaissance de leurs droits. Elles prennent ce qui est négatif de la société américaine et ne profitent pas de ce qui est positif comme l’égalité entre les sexes, la possibilité d’accéder à l’éducation, et à la justice. Le problème viendrait des mentalités. Certaines femmes sont allergiques à celles qui ont pu accéder à l’éducation.
Les 24 dernières années auraient été marquées par une régression pour les femmes en Guinée selon Madame Kondé. Avec les militaires au pouvoir il n’y avait pas de réels progrès possibles pour les femmes. L’arrivée du nouveau président Alpha Condé, marque une espoir pour les femmes qui sont responsabilisées dit Madame Kondé. Le problème de l’opposition des Peuhls au nouveau Président (Malinké), serait qu’ils se posent en victimes. Mais la plupart d’entre eux ne connaissent pas leur propre pays car ils sont nés au Sénégal ou d’autres pays environnants.
Toutefois, comme l’a précisé Hilary Clinton les femmes ne sont pas des victimes elles sont des agents du changement et des acteurs de la paix.
LE PORT DU VOILE N’EST PAS LE PROBLEME!
Mr. Driss Konaté, un universitaire et intellectuel originaire du Mali, me precise que l’on vienne du Sénégal de Guinée ou du Mali en passant par la Côte d’Ivoire, les problématiques sont récurrentes en Afrique avec des variations sensibles. Selon Mr. Konate, il faut changer les mentalités. Car les mentalités traditionnelles et religieuses sont difficiles à harmoniser avec le progrès. La vraie problématique selon lui n’est pas « cette histoire » de porter le voile ou pas pour les femmes, ce n’est pas indicatif de la montée de l’intégrisme, qui lui par ailleurs, cause bien des conflits armés notamment au Mali. Car le port du voile vient d’un temps où les femmes étaient kidnappées pour leur grande beauté par les tribues ennemies. Les vrais problèmes à régler sont la corruption, les dictatures politiques qui se sont installées post-colonisation, le développement économique insuffisant en comparaison aux richesses naturelles, et la pauvreté d’une grande portion de la population. Toutefois, l’agenda du nouveau gouvernement guinéen, rappelé lors du G8 de Juin 2013 a Londres, par le Président Alpha Condé est d’en finir avec la corruption.
L’AFRIQUE A BESOIN DE SA DIASPORA POUR SON DEVELOPEMENT: TOUTEFOIS BEAUCOUP CONTINUENT DE DEMANDER L’ASILE POLITIQUE AUX USA.
Aux Etats-Unis les membres de la diaspora africaine continuent de demander l’asile. J’ai rencontré des femmes et des hommes venant du Cameroun ou de Guinée par exemple, qui le demandaient pour diverses raisons. Les femmes racontaient qu’elles avaient été excisées et forcées au mariage dans leur enfance. Divorcées, et ayant attrapé le virus du SIDA un retour n’était plus envisageable car non seulement elles subiraient les représailles mais auraient encore a subir l’isolement créée par la maladie, sans compter le manque de soins médicaux. Les hommes craignaient les représailles au niveau politique pour leur marches dans l’opposition. En parlant à un traducteur qui travaille pour les services d’immigration du gouvernement Fédéral, je m’aperçois aussi que ces histoires reviennent à l’identique, et que certaines ne sont pas légitimes. Toutefois, comment mettre en doute de telles souffrances, notamment les conséquences des mutilations sexuelles que certaines femmes relatent? Traditions ou coupures? Selon cet interprète: la Guinée est en marche pour un vraie démocratie donc ces histoires ne tiennent pas debout! Qui dit la vérité? Encore une question ouverte.
Néanmoins, il y a des niveaux de développement économiques et politiques différent par exemple le Sénégal compte 42,7% de représentation féminine au parlement. Au niveau mondial cette representation tourne autour de 20%.
L’AMERIQUE N’A PAS DE LEÇONS A DONNER A L’AFRIQUE.
Toutefois, la corruption, le non respect des libertés civiles, la pauvreté, les violences contre les femmes existent partout dans le monde. Les Etats-Unis comptent 49 millions de pauvres. New York compte une soixantaine de multi-milliardaires et 1.700.000 personnes vivant sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs, à New York des campagnes d’utilité publiques encouragent à dénoncer les corrompus au niveau politique « Sortez les vers (3) de la grande pomme » disent les affiches dans les Tribunaux. En ce qui concerne la violence contre les femmes il existe dans le métro des posters encourageant les hommes à mieux se comporter vis-à-vis des femmes. Cela n’empêche pas d’être le témoin d’agressions et d’intimidations envers certaines femmes. J’ai vu trois hommes, bâtis comme des armoires à glace, agresser une femmes seule dans le métro. Lorsqu’elle leur a demandé d’arrȇter, non seulement ils l’on menacée de n’en faire qu’une bouchée mais encore de la battre. Ils lui on dit de retourner dans son pays là les Talibans « s’occupent » des femmes en les « dressant ». La référence aux pays du Moyen-Orient était évidente. Après une brève discussion: il s’avère que cette femmes venait de France, et pas du Moyen-Orient malgré sont apparence Méditerranéenne. Son expérience des jeunes « Black » New Yorkais, comme elle dit, restera un choc pour elle. « Je ne m’attendais pas à une telle haine dans une société multiraciale » me dit-elle. Donc les préjugés, le racisme, et la maltraitance des femmes existent partout, aux Etats-Unis comme ailleurs, dans toutes les communautés, en toute impunité. Personne n’a bougé pour lui porter secours, car le devoir de secours (4) n’existe pas en droit américain sauf dans certaines circonstances (mari envers sa femme, un médecin envers son patient par exemple). Les taux de violences domestiques sont en croissance, et aboutissent à la mort de plusieurs femmes chaque jour aux Etats-Unis, dont une femme attaquée, violée, ou battue toutes les 9 secondes (5): La police n’a même pas le temps d’intervenir. l’Amérique n’a donc aucune leçon à donner à l’Afrique diront certains. De toutes les façons lorsque les catastrophes naturelles arrivent aux USA, (Katrina ou Sandy par exemple), l’amérique ressemble à un pays du tiers monde (6) comme l’ont fait remarquer plusieurs journalistes. « L’amérique c’est l’Afrique » disent certains, lorsque les ouragans frappent. Alors personne ne vient pour aider les américains, qui eux ne manquent pas de déployer leurs « tax dollars » pour s’endetter et porter secours au monde, tout en assurant la sécurité de la « route du pétrole »: Ah pétrole quand tu nous tiens!
Remerciements: Madame Doussou Kondé, Mr. Mamadou Niang, Mr. Souleymane Diallo, Mr. Mohamed Baro, Mr. Driss Konaté. Merci aussi à celles, et ceux qui ont souhaité conserver l’anonymat.