Après avoir enflammé, jeudi, le Madison Square Garden, Stromae a rejoint le cercle très restreint des chanteurs francophones, avec Charles Aznavour et Céline Dion, ayant triomphé dans la mythique salle new-yorkaise.
« Je suis tellement fier et honoré de me produire ici », a dit le chanteur Belge, visiblement ému, pour clôturer son tour de chant. Stromae s’était déjà produit deux fois à New York, mais dans des salles beaucoup plus modestes. Cette fois, il s’attaquait à la « World’s most famous arena », la salle de concert la plus célèbre au monde, comme elle se surnomme elle-même.
« Madison Square Garden, it’s a big deal ! (c’est un truc énorme) », a-t-il lancé, en ouverture, à un public majoritairement composé d’Européens, au sein duquel flottait un drapeau belge. Mais Paul Van Haver, de son vrai nom, a conservé la parfaite maîtrise de sa prestation et déroulé son concert tel un habitué du lieu.
Ta fête en lever de rideau, comme à l’habitude, puis les titres s’enchaînent : Evora, Carmen, Formidable, que le Bruxellois a agrémenté de ses fameux pas de danse, en agitant ses longs segments à la manière d’un pantin désarticulé.
Une tournée réussie
Durant presque deux heures de spectacle, Stromae n’a pas donné le moindre signe de fatigue, lui dont la santé est régulièrement objet de rumeurs depuis qu’il a interrompu sa tournée africaine, en juin. Plus récemment, le 22 septembre, en pleine tournée nord-américaine, il a annulé un concert à Minneapolis (Minnesota, nord) avant d’expliquer, quelques jours après, avoir été victime d’une chute sans gravité.
« C’était top », s’est enthousiasmé, à la sortie du concert, Sasha, une Américaine qui ne connaissait qu’une ou deux chansons de Stromae. Elle a aimé son énergie, et plus encore le fait qu’il l’ait conservé tout au long du spectacle. « Tout en lui est unique », commente Evodie, une autre Américaine séduite par le personnage. Son style, sa musique, sa manière de danser, ses vêtements. « Je l’avais vu à Terminal 5, l’une des deux salles où il s’était déjà produit, mais je ne pensais pas qu’il pourrait remplir le Garden », a reconnu, admirative la jeune femme. Le MSG était pourtant plein, lui qui peut abriter plus de 19 000 personnes en configuration concert.
Stromae a donc conclu jeudi soir en fanfare une tournée réussie de onze dates (en excluant le concert annulé de Minneapolis), autour de laquelle il avait réussi à créer l’effervescence grâce à plusieurs vidéos postées sur YouTube
Le silence complet du « Garden »
La prestation de jeudi a été suivie avec passion par le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, présent dans la salle et qui a twitté plusieurs photos et vidéo. « J’adore, parce qu’à chaque fois, on découvre de nouvelles choses », a expliqué Anne Simon, professeur de français dans le New Jersey et qui avait déjà vu Stromae lors de ses deux premières sorties new-yorkaises. Elle n’est pas étonné du succès qu’il rencontre hors des pays francophones. « Mes élèves le connaissent », dit-elle, « et tous mes amis profs de français apprennent Papaoutai à leurs élèves ».
Après un Papaoutai endiablé sur un premier rappel, le trentenaire a prolongé les adieux durant de longues minutes, désireux de communier sans urgence avec le public. Il a même obtenu ensuite, durant plusieurs minutes, le silence complet du Garden pour entonner avec ses quatre musiciens un Tous les mêmes a capella, à la manière de sa vidéo de Los Angeles.
JeuneAfrique