Deux personnes ont péri jeudi à Conakry dans des violences entre partisans du président guinéen Alpha Condé et de son principal opposant Dalein Diallo, a appris vendredi l’AFP de sources de sécurité.
J’ai appris qu’il y a un mort par accident de moto dans la foule surexcitée et un par bastonnade lors d’accrochages entre militants de l’UFDG et du RPG (partis respectifs de MM. Diallo et Condé, NDLR) non loin du marché de Madina, a déclaré à l’AFP le général Ibrahima Baldé, chef d’état-major de la gendarmerie nationale.
Une autre source sécuritaire a affirmé à l’AFP sous couvert d’anonymat qu’il y a eu entre deux et trois morts, précisant avoir vu personnellement deux corps et avoir été informée de la découverte d’un troisième, apparemment battu à mort, sous un pont.
Le ministre de l’Intérieur Mahmoud Cissé a de son côté avancé un bilan d’un mort et vingt blessés. Le ministre a appelé la population et les militants de toutes les formations politiques à faire preuve de retenue et à maintenir le calme dans la cité, prévenant qu’aucun trouble à l’ordre public ne sera toléré.
Vendredi, à deux jours de l’élection présidentielle, la situation restait tendue sur l’autoroute Fidel Castro, qui mène de l’aéroport au centre-ville, où des partisans du pouvoir bloquaient le passage aux automobilistes, voire aux piétons supposés soutenir l’opposition, selon des témoins.
Au grand marché de Madina, le plus grand du pays, des jeunes vendeurs de pièces détachées inconditionnels de M. Condé, ont vu leurs conteneurs partir en fumée jeudi lors du passage du cortège de M. Diallo. Vendredi, ces jeunes interdisaient l’accès aux commerçants proches de l’UFDG, selon les mêmes sources.
Dans la nuit de jeudi à vendredi, une vingtaine de boutiques appartenant à des commerçants pro Cellou Dalein ont été pillées par les partisans d’Alpha Condé en représailles à l’incendie de ces conteneurs, selon une source policière.
Des heurts ont éclaté jeudi après-midi au passage dans ce secteur du défilé des partisans de Cellou Dalein Diallo, de retour à Conakry après trois semaines de campagne électorale dans l’intérieur du pays.
La campagne du chef de l’Etat s’est fixé l’objectif ambitieux, sous le slogan un coup KO, de le faire réélire dès le premier tour, prévu dimanche.
Ses adversaires l’accusent de vouloir emporter la victoire grâce à des fraudes à grande échelle, ce que le camp présidentiel dément, arguant de commentaires positifs de la communauté internationale sur le processus électoral en Guinée.
(AFP)