Depuis la fin du mois du mois, ce sont près de dix cas de viols qui ont été enregistrés dans la capitale et dans certaines localités du pays. Le dernier de ces affaires de violences sexuelles, remonte à la semaine dernière, et concerne un militaire à la retraite, qui aurait abusé d’une gamine, dans la banlieue de la capitale.
Le viol est devenu un phénomène d’insécurité dont les cibles sont pour la plupart des adolescentes voire des fillettes à peine pubères. Ainsi le 16 octobre dernier, dans un quartier périphérique de Labé, Mariam Ciré Diallo revenait du marigot situé non loin de leur habitation, lorsqu’elle fut agressée par un jeune homme, qui l’a violée dans une maison inachevée, avant de s’en fuir. Dans son témoignage, elle dit avoir croisé un inconnu, qui l’aurait bâillonnée, puis trimbalée dans une maison non habitée, puis agressée sexuellement.»
Avant ce cas de viol, une autre jeune fille âgée cette fois de 20 ans, venait de se faire attaquée, par un individu encore non identifié. Des examens médicaux effectués par le service de Gynécologue de l’hôpital régional de Labé, avait conclu là aussi à un viol. Concernant le viol de Mariama C, Bakar Biro Keita, chef de service de la sureté régionale de Labé promet de saisir la justice, afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire.
« Nous avons été informés qu’une jeune fille a été victime de viol à Labé, et qu’elle est âgée de 6 ans, est sans profession. Il s’agit de la fille d’un certain Abdoulaye Diallo. Elle est domiciliée à Pellel chez sa tante. Quant à l’auteur du viol, c’est un certain Mamadou Aliou Diallo âgé de 40 ans», a déclaré l’officier à la presse.
L’autre cas de viol enregistré récemment, s’est passé le 19 novembre dernier. La victime est une fillette de 9 ans, qui a été violentée dans la commune de Ratoma par un voisin de la famille de sa victime. Il s’agirait d’un militaire à la retraite, âgé d’une 60 soixantaine d’années. Aussitôt que l’affaire a éclaté, l’auteur de ce présumé viol a été placé en garde à vue à l’escadron mobile n° 5 de Wanindara.
Dans son témoignage, l’oncle de la gamine rappelle : « c’est la vieille femme qui serait venue nous avertir, soit disant que son mari était avec notre fille dans la chambre. Désemparée, elle a demandé de faire tout possible de voir ce qui s’est passé. C’est ainsi que nous l’avons envoyée à la clinique pour faire une visite. Le médecin nous a révélé que oui la fille a été violée. Mais que ce n’était pas ce jour là qu’elle avait été violée», selon Sidikiba Kaba, qui s’est confié à nos confrères de radio espace fm.
La famille n’entend pas baisser les bras dans cette affaire, malgré la démarche entreprise par des proches du vieil homme, pour un règlement de l’affaire à l’amiable.
Ainsi selon des statistiques officielles, entre fin octobre et la mi-novembre, 9 cas de violences sexuelles ont été enregistrés en Guinée.
Parmi ces cas de viols, l’un a donné lieu à la mort de la victime, du côté de Télémelé. Un Islamologue du nom Ibrahima Barry, qui est en même temps médecin au CHU de Donka, interrogé par nos reportes, a donné sa lecture de ce phénomène de viols qui commence à prendre des proportions inquiétantes dans notre société. « Cela est dû au trouble sexuel. Il ya des hommes qui ont une attirance pour les mineurs. Il ya d’autres qui ont une attirance pour les vieilles ou les vieux, selon le genre. Mais il ya aussi le fait qu’on se dit qu’on peut se passer de la nature qu’Allah nous a donnée, en tant qu’êtres humains », dit-il. Tout en ajoutant que « cela nous entraine parfois dans la perversion. C’est pourquoi, l’Islam ne veut pas qu’un homme s’isole avec une fille, quelque soit leur différence d’âge. Car, selon notre interlocuteur, quand un homme et une femme s’isolent, il ya le Satan qui les rejoint aussitôt, pour les inciter à la débauche, à l’adultère.» Il s’agit là d’un piège de Satan, dont l’objectif est d’égarer les humains en les écartant du droit chemin. Selon toujours l’islamologue, « avec le trouble sexuel, il est très difficile de résister à la tentation. Si tu n’as pas la foi bien enracinée. D’ailleurs c’est pourquoi le saint Coran a défini les habits que doit porter la femme, parce que tout le corps de la femme est sensible. Donc nos sœurs doivent s’habiller correctement pour éviter des problèmes, sinon avec ce monde numérique et industriel ou la majorité de nos aliments contient des produits chimiques, c’est-à-dire des excitants, les gens sont tout le temps en quête de rapports charnels. Et nous savons tous que les filles comme les garçons rencontrent des problèmes durant leur puberté. Cela est dû à un manque de foi en l’islam et de patience. Ce qui les amène souvent à la perversion.»
Cette façon de voir les choses avec le petit bout de la lorgnette n’est pas unanimement partagée. Et la plupart des observateurs pensent qu’il faut désormais que les responsables de violences physiques de la femme soient châtiés, conformément à nos textes de loi.
Alpha Amadou Diallo et Mamadou Sadjo Diallo